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Nouveauté en infectiologie : la coupe est pleine

D’après Descamps V et al., abstr. D2T08.3A, actualisé

Le Pr. Descamps a abordé cette communication sous l’angle de 4 cas cliniques pour délivrer 4 messages distincts.

Le premier concerne une jeune femme de 24 ans qui n’a pas d’antécédent particulier et elle n’a pas voyagé. Elle présente un exanthème associé à des céphalée, une conjonctivite, une pharyngite et des adénopathies cervicales (figure 1a et b). Les PCR EBV, CMV, HIV, PB19 et HBV sont négatives. Quelle question faut-il poser ? 

Elle n’a pas voyagé mais son conjoint est revenu de Martinique un mois avant et a présenté 15 jours plus tard un exanthème avec fièvre. Il s’agit d’un cas autochtone d’infection par le virus Zika par transmission sexuelle, confirmé par PCR. La transmission du virus peut se faire par le sperme (le virus reste présent 42 jours dans 50 % des cas dans le sperme) mais aussi par la salive.

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Le second cas concerne une femme de 20 ans qui présente une fièvre à 40°C associée à un rash scarlatiniforme, une hypotension et une tachycardie (figure 1c,d). Elle n’a pas d’antécédent, ne prend aucun traitement et n’a pas voyagé récemment. Quelle question faut-il poser ? 

Avez-vous vos règles ? Utilisez-vous des tampons ? La réponse est oui j’ai mes règles et non je n’utilise pas de tampons.

Le rash scarlatiniforme et les signes de sepsis sévère font quand même poser le diagnostic de choc toxinique… staphylococcique. La patiente n’utilise pas de tampons mais une eco cup menstruelle (« petite coupe en silicone, en forme de cloche, aux bords arrondis et terminée par une petite tige »). Les eco cup menstruelles ne sont pas plus sûr que les tampons et il faut les laver à l’eau bouillante pour éviter que S. aureus ne forme un biofilm compact résistant au lavage à l’eau seule.

Le cas n°3 concerne une jeune fille de 15 ans qui présentait un rash associé à de la fièvre dans un contexte d’arrêt du trimétoprime sulfaméthoxazole 3 jours auparavant (figure 2a). Elle présentait un syndrome mononucléosique sans hyperéosinophilie. Elle est rentrée à son domicile puis revenue pour un rash généralisé associé à une cytolyse hépatique à plus de 25 fois la normale, une hyperferritinémie, une hypertriglycéridémie, une hépatosplénomégalie. Au vu du contexte, le diagnostic de lymphohistiocytose avec hémophagocytose est posé traité par corticothérapie générale. Après une amélioration rapide autorisant la sortie de l’hôpital, les corticoïdes étaient rapidement diminués. La patiente a été réhospitalisée en urgence pour une myocardite aiguë conduisant au décès. Le diagnostic était finalement celui d’un DRESS syndrome. Le test manquant pour faire le diagnostic était une PCR quantitative HHV-6 sur le sang. L’autre test qui aurait permis de poser le diagnostic est la recherche de miARN HHV-6 par FISH (peau, PBH, PBR, et prélèvements autopsiques (foie, rein, cœur) ont été testés de cette façon). L’étude virologique a conforté le diagnostic de DRESS.  

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L’étude des miARN est encore réservée à des laboratoires de recherche. Cet outil diagnostique aurait pu amener dans cette observation à proposer un traitement antiviral en association aux corticoïdes.

Le 4ème et dernier cas est celui d’une jeune femme de 19 ans avec exanthème diffus, fièvre et toux (figure 2b). Il s’agissait d’une rougeole chez une femme vaccinée une seule fois par le ROR à l’âge de 13 mois. Ce cas permet de rappeler qu’une seule vaccination n’est pas suffisante et que les cas de rougeole sont de plus en plus nombreux en France. 


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