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Prurit chronique : quel traitement aujourd’hui et demain ?

D’après Szepietowski J et al., abstr. D2T08.1D, actualisé

La venue en consultation d’un patient pour un prurit ou un prurigo chronique était jusqu’à présent redoutée par les dermatologues, tant leur prise en charge est difficile. Cependant les choses sont en train de changer. En effet, le prurit étant un enjeu important, bien que souvent sous-estimé, dans la dermatite atopique, l’efficacité des nouvelles molécules sur ce paramètre est évaluée dans la plupart des études en cours. Les nouveaux traitements du le prurit se répartissent en 2 groupes : (1) ceux ciblant le système nerveux et (2) ceux ciblant le système immunitaire.

(1) Les inhibiteurs de la neurokinine-1 (NK1) (serlopitant, tradipitant) présentent un potentiel antiprurigineux important dans différentes affections dermatologiques, mais les études de phase 3 sont nécessaires pour établir les meilleures indications et posologies de ces médicaments. Les recommandations d’experts suggèrent actuellement leur utilisation (serlopitant) dans le prurit et le prurigo chronique réfractaire. 

Les agonistes et antagonistes des récepteurs aux opioïdes agissent soit en tant qu’agoniste des récepteur kappa, soit en tant qu’antagoniste des récepteurs mu et plusieurs d’entre eux sont actuellement en phase 2 ou 3 de développement. La nalbuphine agit sur les 2 récepteurs et montre des résultats intéressants sur le prurit urémique et le prurigo nodulaire.

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Les recommandations d’experts suggèrent actuellement les antagonistes des récepteurs mu dans le prurit chronique réfractaire, en particulier dans le prurit cholestatique.

Les antagonistes du récepteur de l’histamine H4 semblent être efficaces dans le prurit de la dermatite atopique lors d’une phase 2a, mais il faudra plus de données avant de se prononcer. Quant à l’urticaire et la mastocytose, les recommandations d’experts suggèrent actuellement l’utilisation des anti-H1 non sédatifs. 

(2) Parmi les inhibiteurs de cytokines, le dupilumab améliore le prurit au long cours dans la dermatite atopique. Cependant, la biothérapie la plus attendue dans cette indication est le némolizumab (anti-IL-31) dont les résultats de phase 3 sont présentés lors de ce congrès, alors que les résultats de phase 2 sont déjà très prometteurs.

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Les recommandations d’experts suggèrent également l’utilisation de l’omalizumab pour le prurit chronique réfractaire dans l’urticaire chronique spontanée et le dupilumab pour  le prurit chronique réfractaire dans la dermatite atopique. Il n’est pas possible de faire de recommandation quant à l'utilisation des autres anticorps monoclonaux dans le prurit chronique d’autres origines.

Les anti-JAK, dont 4 sont en phase 3 dans la dermatite atopique, semblent également efficaces sur le prurit, sous réserve de bons  résultats de phase 3.

Bien que le traitement du prurit reste un défi pour le clinicien, de nouvelles thérapies prometteuses sont en développement avec des agents antiprurigineux ciblant les récepteurs neuronaux, les cytokines ou les 2. Une question reste en suspens : le prix de ces traitements et leur remboursement, notamment les dérivés anti émétiques comme le serlopitant ou l’aprépitant qui semblent être une solution immédiate à portée de main mais encore très chers pour traiter un symptôme somme toute bien plus fréquent qu’on ne l’imagine. 


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