Édition virtuelle, 8-10 juillet 2021
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Chez quels patients optimiser la dose d’ustékinumab ? Résultats d’une sous-analyse de l’étude STARDUST
L’étude STARDUST a montré que l’ustékinumab est efficace pour l’obtention d’une rémission clinique et d’une réponse endoscopique à S48 dans la maladie de Crohn (MC), sans différence significative entre une stratégie treat-to-target (T2T) ou standard (SoC). Cette sous-analyse avait pour but d’identifier les sous-groupes de patients pouvant bénéficier de la stratégie T2T (voir zoom du jour).
Les patients atteints d’une MC modérée à sévère (CDAI 220-450 et SES-CD ≥ 3) en échec des traitements conventionnels et/ou d’une biothérapie pouvaient être inclus et recevaient une perfusion d’ustékinumab ≈ 6 mg/kg à l’inclusion, puis une injection s.c. à S8. Les patients répondeurs (diminution du CDAI ≥ 70 points) à S16 étaient randomisés (1:1) dans les 2 bras T2T ou SoC. Dans le bras T2T, le choix de la dose d’entretien (/8 ou 12 semaines) était basé sur l’endoscopie à S16 (diminution ou non du SES-CD ≥ 25 %), puis une optimisation était possible en cas d’insuffisance de réponse clinique (CDAI > 220 et diminution < 70 points), ou de persistance de l’élévation de la CRP (> 10 mg/L) ou de la calprotectine (> 250 mg/kg). Dans le bras SoC, la dose d’entretien était de 90 mg/12 ou 8 semaines (selon le résumé des caractéristiques du produit), avec une optimisation possible selon les symptômes. Dans cette sous-analyse, l’efficacité du traitement pour l’obtention d’une réponse endoscopique (diminution du SES-CD ≥ 50 %) à S48 était comparée dans différents sous-groupes de patients définis selon leurs caractéristiques à l’inclusion. Pour chaque sous-groupe, l’odds-ratio (OR) et l’IC95 des bras T2T et SoC étaient calculés selon un modèle de régression logistique tenant compte du bras de traitement, de l’exposition antérieure aux biothérapies et du score SES-CD comme variables indépendantes.
Au total, 441 patients ont été randomisés entre les groupes T2T (n = 220) et SoC (n = 221), dont respectivement 79,1 et 87,3 % ont été suivis jusqu’à S48. À 1 an de traitement, les patients du bras T2T atteignaient significativement plus fréquemment une réponse endoscopique que les patients du bras SoC (p < 0,05) s’ils avaient, à l’inclusion :
- une durée d’évolution de la maladie plus longue (médiane > 6,6 ans ; OR = 2,2 ; IC95 : 1,17-3,94) ;
- une activité de la maladie modérée (CDAI ≤ 300 ; OR = 1,7 ; IC95 : 1,03-2,76) ;
- une calprotectine fécale normale (≤ 250 mg/kg ; OR = 3,0 ; IC95 : 1,22-7,56)
- une maladie endoscopiquement active (SES-CD ≥ 4 si L1 ou ≥ 6 ; OR = 1,8 ; IC95 : 1,10-2,91)
- un antécédent ou la présence de sténose(s)/fistule(s) ou d’abcès intra-abdominaux (OR = 2,3 ; IC95 : 1,06-5,01 et OR = 3,5 ; IC95 : 1,07-11,19, respectivement).
En conclusion, cette sous-analyse de STARDUST identifie certains sous-groupes de patients pour lesquels une stratégie T2T est plus efficace pour l’obtention d’une réponse endoscopique à S48 qu’une stratégie SoC.