Édition virtuelle, 8-10 juillet 2021
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Étude EpidemIBD : facteurs de risque de chirurgie chez des patients MICI nouvellement diagnostiqués
La gestion des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) a considérablement changé au cours des dernières décennies, tant en ce qui concerne les traitements médicaux que chirurgicaux. L’objectif principal de cette étude était de connaître le taux de chirurgie dans une cohorte de MICI nouvellement diagnostiquée au cours de la première année après le diagnostic. Secondairement, il s’agissait de décrire le type de chirurgie et les indications dans cette cohorte et d’identifier les facteurs prédictifs de la chirurgie (centrée sur la résection intestinale) chez ces patients. Il s’agit d’un registre prospectif, basé sur la population, à l’échelle nationale. Les patients adultes diagnostiqués avec une MICI – MC ou RCH – au cours de l’année 2017 en Espagne ont été inclus et ont été suivis pendant 1 an. Chez les patients ayant subi une résection intestinale, seuls les traitements médicaux avant la chirurgie ont été pris en compte. Les facteurs prédictifs de la chirurgie ont été identifiés par une analyse de régression de Cox. 3 454 patients (1 647 MC et 1 807 RCH) ont été inclus. Le taux d’incidence de la chirurgie était significativement plus élevé chez les patients atteints de MC (figure 1).
Au total, 197 patients (6 %) ont subi une intervention chirurgicale au cours des 12 premiers mois : 126 (64 %) résections intestinales, et 71 (36 %) chirurgies périanales. 60 % des résections intestinales étaient urgentes, et 43 % électives. Les principales indications des résections intestinales étaient les suivantes : occlusion intestinale dans 37 % des cas, abcès/fistule dans 27 % des cas, perforation/abdomen aigu dans 25 % des cas, et échec du traitement médical dans 18 % des cas. Au total, 174 patients atteints de MC (10,6 %) ont été opérés : 61 % de résections intestinales et 39 % de résections périanales. 23 patients atteints de RCH (1,3 %) ont été opérés ; le nombre d’interventions chirurgicales dans la RCH était trop faible pour identifier des facteurs prédictifs. Chez les patients atteints de la MC, le fait d’avoir été traité par des thiopurines (HR = 0,2 ; IC95 : 0,1-0,3) était associé à une probabilité moindre de résection intestinale. La présentation de la maladie au moment du diagnostic (sténose vs inflammatoire : HR = 6,5 ; IC95 : 4-10 ; fistule vs inflammatoire : HR = 13 ; IC95 : 9-21) était associée au risque de résection intestinale. Le traitement biologique n’était en revanche pas associé à la probabilité de résection intestinale (figure 2).
En conclusion, 6 % des patients atteints de MICI subissent une intervention chirurgicale au cours de la première année suivant le diagnostic, ce pourcentage étant plus élevé pour la MC (11 %) que pour la RCH (1,3 %). 60 % des résections intestinales sont des procédures urgentes. Le risque de chirurgie est accru chez les patients atteints de MC avec une présentation fistulisante (30 %) et sténosante (20 %). La thiopurine, mais pas les traitements biologiques, est associée à un moindre risque de chirurgie.