D’après le congrès de l’European Hematology Association
Édition virtuelle, 9-17 juin 2021
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ERNEST a dit : le ruxolitinib améliore la survie
Le ruxolitinib est approuvé pour le traitement de la myélofibrose, avec un bénéfice démontré sur le contrôle de la splénomégalie et des symptômes associés à la maladie. L’analyse conjointe des études COMFORT I et II plaide par ailleurs en faveur d’un bénéfice en survie pour les patients traités d’emblée par ruxolitinib, mais l’interprétation de ce résultat reste discutée, la majorité des patients des bras contrôles ayant bénéficié du crossover, et les taux d’arrêts de traitement étant importants (50 % à 3 ans, 72 % à 5 ans). L’European Registry for Myeloproliferative Neoplasms towards a better understanding of Epidemiology, Survival and Treatment (ERNEST) a inclus 1 292 patients atteints de myélofibroses primitives et secondaires dont le diagnostic a été établi entre 2001et 2012 dans 5 pays européens. Les facteurs influant de manière indépendante la survie sur cette série sont l’âge, le sexe masculin, l’année du diagnostic, le score DIPSS et le traitement par ruxolitinib (HR = 0,62 ; p = 0,029). Les patients traités par ruxolitinib étaient plus jeunes, mais paraissaient plus symptomatiques (splénomégalie, signes généraux) que les patients traités par hydroxyurée ou non traités. Le caractère primitif ou secondaire ne semble pas influer sur la survie.
L’étude s’est intéressée à 50 patients de ce registre ayant bénéficié du ruxolitinib appariés à 50 patients traités par hydroxyurée, avec pour objectif de comparer leur survie. L’appariement sur score de propension permet une attribution aléatoire des patients du bras contrôle (hydroxyurée) tenant compte de l’année du diagnostic, du sexe, du délai avant l’introduction du premier traitement, de l’âge, du score DIPSS et de la splénomégalie lors de l’introduction du traitement. Les 2 groupes étaient donc parfaitement semblables sur ces critères. L’analyse est en faveur d’une amélioration significative de la survie pour les patients traités par ruxolitinib versus hydroxyurée (figure).
Ces résultats “de la vraie vie” confortent donc le résultat des études cliniques. On peut regretter néanmoins de ne pas disposer d’autres caractéristiques pronostiques des patients, telles que les données cytogénétiques et moléculaires, afin de s’assurer de la parfaite similitude des 2 groupes pour l’analyse appariée.