D’après le congrès de l’European Hematology Association
Édition virtuelle, 9-17 juin 2021
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Dans la famille “brutinib”, je demande l’acalabrutinib ! (Épisode 2)
Après l’essai ALPINE, qui a comparé le zanubrutinib à l’ibrutinib chez des patients avec une LLC en rechute/réfractaire, voici les résultats de l’essai de phase III ELEVATE-RR, qui compare l’acalabrutinib à l’ibrutinib. L’acalabrutinib est également un inhibiteur irréversible de la BTK de nouvelle génération dont le profil d’inhibition enzymatique plus sélectif laisse présager un profil de tolérance meilleur que celui de l’ibrutinib.
L’essai ELEVATE-RR est un essai de phase III de non-infériorité dont le critère de jugement principal est la survie sans progression (SSP). Au total, 533 patients ont été inclus. Avec un suivi médian d’environ 41 mois dans chaque bras, la proportion de patients toujours en cours de traitement était de 46,3 % dans le bras acalabrutinib et 41,1 % dans le bras ibrutinib. La principale cause d’arrêt de traitement dans les 2 bras était une progression de la maladie. La proprotion de patients ayant interrompu le traitement en raison d’effets indésirables était de 14,9 % dans le bras acalabrutinib, contre 22,3 % dans le bras ibrutinib. L’objectif principal de non-infériorité était atteint, avec une médiane de SSP de 38,4 mois dans les 2 bras. L’incidence des fibrillations ou flutters auriculaires était significativement plus faible dans le bras acalabrutinib (9,4 versus 16 % ; p = 0,02), en particulier chez les patients n’ayant pas d’antécédent de fibrillation auriculaire (6,2 versus 14,9 %) (figure). L’incidence des complications infectieuses de grade 3-4 et des syndromes de Richter était similaire dans les 2 bras. Parmi les autres effets indésirables, la survenue d’une diarrhée, d’arthralgies ou d’une hypertension était plus fréquemment observée dans le bras ibrutinib, alors que la survenue de céphalées ou d’une toux était plus fréquente dans le bras acalabrutinib. Tous grades confondus, une hypertension est survenue chez 23,2 % des patients dans le bras ibrutinib, contre 9,4 % dans le bras acalabrutinib (figure). Des saignements, tous grades confondus, sont survenus chez 51,3 % des patients traités par ibrutinib, contre 38 % chez les patients traités par acalabrutinib (il n’y avait néanmoins pas de différence entre les 2 bras concernant l’incidence des complications hémorragiques de grade 3-4, observées chez moins de 5 % des patients).
Cet essai confirme donc le meilleur profil de tolérance, en particulier sur le plan cardiovasculaire, de l’acalabrutinib par rapport à l’ibrutinib.