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Ça passe ou ça casse ? De l’effet des analogues GnRH sur l’os chez les adolescents trans

D'après Hodax JK et al., abstr. OR27-04 ; O’Connell MA et al., abstr. OR15-01, actualisés

Les hormones sexuelles sont indispensables à la minéralisation osseuse et à l’accumulation de la masse osseuse à partir de la période pubertaire. De ce fait, les adolescents trans, traités par analogues de la GnRH afin de réprimer le développement pubertaire physiologique, sont à risque de déminéralisation osseuse.

Dans l’étude monocentrique menée par l’équipe de Parisa Salehi (abstr. OR27-04), les auteurs ont cherché à déterminer des marqueurs prédictifs de déminéralisation osseuse, avant le démarrage du traitement dans une population d’adolescent trans, sans maladie associée pouvant retentir sur le remodelage osseux. Une analyse multivariée a été utilisée pour évaluer l'impact des niveaux de vitamine D, des Z-score de la taille, du poids et de l'IMC sur le Z-score de la densité minérale osseuse (DMO) du corps entier, ajusté sur le genre assigné à la naissance et à l'âge. 

64 adolescents ont été inclus, 73 % de MtF (adolescentes transgenres assignées dans le genre masculin à la naissance) et 27 % de FtM. À l’état basal, les MtF avaient un Z-score de minéralisation osseuse significativement plus bas que les FtM. La minéralisation osseuse était positivement associée au poids, à la taille et à l’IMC ainsi qu’à la prise de plus de 2 produits laitiers par jour, après ajustement sur l’âge et le sexe. Il n’y avait pas de lien avec le statut vitaminique D.

Dans l’étude rétrospective menée par l’équipe de Kenneth Pang, les auteurs se sont intéressés aux mêmes paramètres que dans l’étude précédente, mais également à la cinétique de minéralisation osseuse par année, estimée en % de changement ou vélocité de la minéralisation osseuse (% DMOv) après le démarrage des analogues de la GnRH, au niveau du rachis lombaire et de la hanche. 28 adolescents ont été inclus (20 MtF et 8 FtM), ayant débuté les aGnRH à l’âge de 13,3 (± 2,0) ans, suivis pendant 23,2 (± 11,5) mois. Les scores de % DMOv étaient sensiblement inférieurs chez les adolescents trans traités, comparativement aux contrôles prépubères. Plus de la moitié des adolescents traités par aGnRH avaient un % DMOv négatif, témoignant d’une perte de minéralisation osseuse, en relation ici avec le statut vitaminique D et le stade pubertaire au moment du démarrage du traitement (déminéralisation plus importante lorsque le traitement est débuté à un stade pubertaire plus avancé).

Ces 2 études soulignent le risque de déminéralisation osseuse et donc fracturaire chez les adolescents trans traités par analogues de la GnRH, avec un risque supérieur chez les MtF, qui nécessite d’être prévenu notamment par des apports calciques et vitaminiques D adéquats et une surveillance annuelle par ostéodensitométrie.