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Acidocétose diabétique : êtes-vous toujours sûr du diagnostic ?

D’après D’Ambrosio F et al., abstr. MON-08x, actualisé

Nous ne vous ferons pas l’injure de vous rappeler comment faire le diagnostic de diabète sucré chez un enfant présentant un syndrome polyuro-polydipsique !

Lisez cette vignette : 

  • 8 ans, 3 jours de polydipsie-polyurie et aggravation de la somnolence ; 
  • biochimie : glycémie 23,1 g/L, natrémie 152 mmol/L, bicarbonates 16 mmol/L, pH veineux 7,19, osmolalité 408 mosm/kg.

Qu’en pensez-vous ? Qu’auriez-vous fait ?

L’hyperglycémie hyperosmolaire est un diagnostic difficile, en raison de sa très faible fréquence par rapport à l'acidocétose diabétique. Il s’agit de la complication la plus grave du diabète sucré. Contrairement à l'acidocétose diabétique, où l’acidémie métabolique est le principal problème, l’hyperglycémie hyperosmolaire se caractérise par une déshydratation, entraînant des pertes hydrosodées massives. Le traitement ne repose donc pas sur l’insuline, dont l'utilisation entraîne une baisse rapide de la glycémie, donc de l’osmolalité, et compromet l'état circulatoire, avec un risque élevé thromboembolique et de décès.

Il y a peu de recommandations sur la prise en charge en pédiatrie. Elle repose sur une réanimation hydrosodée progressive, avec insulinothérapie tardive (souvent au-delà de 6 h de prise en charge). Devant la gravité et la rareté de cette situation, les patients doivent être hospitalisés dans une unité de réanimation pédiatrique, et la prescription doit idéalement être discutée entre 2 praticiens seniors ayant l’habitude de la réanimation métabolique.

Il est donc impératif que le diagnostic d’hyperglycémie hyperosmolaire soit posé le plus tôt possible afin que la prise en charge soit appropriée. C’est le rôle de tout endocrino-pédiatre réanimateur de sensibiliser ses collègues.

L’hyperglycémie hyperosmolaire doit être évoquée sur les critères suivants :

  • hyperglycémie > 33 mmol/L (soit > 6 g/L) ;
  • acidose métabolique discrète : bicarbonates > 15 mmol/L ;
  • pas ou peu d’acidémie : pH > 7,25 ;
  • cétonémie modérée : 0,5-1 mmol/L ;
  • osmolalité plasmatique > 320 mosm/kg ;
  • troubles de la conscience (± convulsions dans 50 %).

Pour en savoir plus : PMID : 21035820 ; PMID: 29900641 ; PMID: 28372715