• Avec le soutien institutionnel de
    Sandoz

Faut-il s’intéresser au clitoris des prématurés ?

D'après Gupta M et al., abstr. SUN-LB16, actualisé

Parmi les grandes questions posées à l’endocrinologue qui travaille aussi dans une unité de néonatalogie, on trouve : pourras-tu regarder son clitoris ?

Les données sur la taille du clitoris chez les prématurées sont limitées. Le surdiagnostic de clitoromégalie peut conduire à des investigations inutiles et augmenter le stress des parents (déjà fortement stimulé par la technicité autour de leur bébé). Plusieurs mécanismes ont été proposés, comme la persistance de l'activité de la zone surrénale fœtale jusqu'au terme de la grossesse, pour expliquer la nature physiologique et transitoire de la clitoromégalie chez les nouveau-nées prématurées. 

Ce centre a repris toutes les données concernant les “impressions de clitoromégalie” pour extraire 29 patientes avec “vraie clitoromégalie”, définie par une longueur clitoridienne > 9 mm ou une largeur clitoridienne > 6 mm. 15 patientes ont bénéficié d’un avis endocrinologique pour persistance de clitoromégalie après l’examen de sortie de néonatalogie. Sur ces 15 patientes, seules 3 avaient une réelle clitoromégalie, sans anomalie hormonale associée. Sur les 14 autres, aucune clitoromégalie n’était persistante à l’examen de sortie. La régression logistique multivariée a montré que l'âge gestationnel bas et la présence d’un retard de croissance intra-utérin augmentaient la probabilité de demander un avis endocrinologique !

En résumé, la majorité des “clitoromégalies” du prématuré n’en sont pas ou sont transitoires. Même si cet élément est rassurant, il est important d’insister sur la formation des plus jeunes afin de ne pas :

  • méconnaître une authentique clitoromégalie qui révèlerait une hyperandrogénie pathologique, comme un déficit enzymatique surrénalien ou un DSD complexe ;
  • affoler inutilement des parents déjà fortement angoissés par la prématurité.