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Récupération de la fonction gonadique après un traitement prolongé par la testostérone undécanoate (TU) retard
Il est bien connu que chez les utilisateurs de testostérone (T) à visée anabolisante, la récupération de l’axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire peut prendre jusqu’à 9 à 18 mois.
Cette équipe a voulu étudier le temps nécessaire à la restauration de la fonction gonadique après l’administration prolongée d’une forme retard de testosterone undécanoate (TU) injectée tous les 3 mois, contre placebo (P), dans une population de patients diabétiques, en double aveugle, sur une période de 12 mois. Ont été analysés avant injection et à 3, 6, 12, 18, 24, 40 et 52 semaines le profil stéroïdien par LCMS (T, DHT, E2 et E1), mesurées FSH, LH et SHBG par RIA, ainsi que 2 questionnaires validés sur la fonction sexuelle (PDQ et IIEF-15) de patients ayant un DT2 sans hypogonadisme.
1007 patients ont participé à la première phase de traitement de 12 mois et 303 volontaires ont accepté de poursuivre l’étude de suivi pendant 2 ans après l’arrêt des traitements.
En fin de traitement, les patients dans le bras TU avaient un taux de T supérieur à celui des patients du bras P. A partir de 12 semaines, les taux de T et de SHBG sont devenus plus bas dans le groupe TU de 11 et 13% respectivement par rapport au groupe P. Les scores des questionnaires de sexualité étaient aussi plus élevés dans le groupe traité TU versus P, au départ mais devenaient similaires par la suite à tous les temps, sans effet prolongé. Le temps de récupération de l’axe gonadotrope a été prolongé, avec une médiane de 51 semaines pour la LH et de 52,7 semaines pour la FSH et jusqu’à 63 semaines pour que 90% des patients récupèrent leur fonction gonadique initiale. Lorsqu’on demandait aux patients à quel groupe ils pensaient appartenir, seuls 43 % répondaient correctement, et on retrouvait la même proportion de patients incertains dans chaque groupe TU ou P.
La forme retard de TU a donc un effet prolongé sur l’axe gonadotrope au moins 1 an après la dernière injection. Deux ans après l’arrêt d’un traitement par TU chez des hommes sans hypogonadisme, la fonction hypothalamo-hypophyso gonadique (HHG) récupère lentement, 9 à 12 mois après la dernière dose, de façon plus ou moins complète. La persistance de taux de SHBG et de T bas est secondaire à l’effet rémanent du traitement androgénique (TU) sur la sécrétion hépatique de SHBG et non pas à un déficit androgénique. Les questionnaires de sexualité ne reflètent pas le déficit androgénique. La restauration de l’axe HHG après un traitement androgénique dépend du délai de la dernière injection et non pas de la durée ou de la dose d’exposition aux androgènes. Malheureusement le spermogramme n’a pas été étudié.