European Thyroid Association
Budapest, 7-10 septembre 2019
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Techniques d’imagerie dans l’orbitopathie basedowienne
Plusieurs techniques d’imagerie sont disponibles pour le diagnostic et le suivi de l’orbitopathie basedowienne. Le scanner possède une bonne résolution spatiale : c’est la technique de choix pour la visualisation des éléments osseux, il permet l’exploration de l’apex et il est très utilisé avant une chirurgie de décompression orbitaire. Ses inconvénients sont l’absence de distinction entre l’œdème et la fibrose d’une part, et l’irradiation provoquée par l’examen d’autre part, pouvant augmenter le risque de cataracte. Selon une étude réalisée auprès de 170 chirurgiens de la Société américaine de chirurgie plastique et reconstructrice, il s’agit de très loin de la technique de visualisation préopératoire préférée. L’échographie est facilement accessible, peu coûteuse et sans aucun effet indésirable, mais elle est très dépendante de l’examinateur, elle ne permet pas de visualiser l’apex et elle nécessite la réalisation de mouvements oculaires pour visualiser les muscles. L’IRM est très performante en termes de résolution, de contraste pour les tissus mous, et de diagnostic différentiel, elle ne délivre pas de radiations ionisantes au patient, et elle permet d’évaluer l’activité de la maladie, car elle distingue l’œdème de la fibrose et du tissu graisseux. Enfin, l’imagerie fonctionnelle par scintigraphie (SPECT) est également très performante pour évaluer l’activité de la maladie. On peut utiliser les analogues de la somatostatine (111In-pentétréotide) ou le DTPA (99mTc-DTPA). La scintigraphie peut être couplée à l’imagerie conventionnelle (SPECT/CT). D’autres options existent, telles que la thermographie orbitaire ou le Doppler, mais elles sont encore expérimentales. Une étude récente incluant 46 patients a montré que pour étudier l’activité de la maladie, la SPECT/CT était supérieure à l’IRM et au score d’activité clinique (Szumowski P et al., BMC Endocr Disord 2019) (tableau).
Les cliniciens ont donc le choix des techniques d’imagerie, en fonction du profil du patient et des possibilités de leur centre. De nouvelles méthodes pourraient encore venir améliorer le diagnostic et le suivi des patients ayant une orbitopathie dysthyroïdienne.