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Aba ou pas pour le Sjögren ?

D’après Baer A et al., abstr. OP0039, et Spijkervet FKL et al., abstr. OP0045, actualisés

Jusqu’à présent, aucun traitement de fond n’a prouvé son efficacité dans le syndrome de Sjögren primitif.

Une étude ouverte de phase II avait montré des résultats encourageants, et 2 études de phase III randomisées contrôlées versus placebo ont donc été organisées et leurs résultats ont été présentés aujourd’hui. La première étude (Baer A et al., OP0039), multicentrique, internationale, a randomisé 187 patients atteints d’un syndrome de Sjögren primitif (SSp) avec un score ESSDAI ≥ 5, en 2 bras de traitement : abatacept s.c. 125 mg/sem. et placebo pendant 24 semaines. Aucune différence significative entre les 2 bras n’a été mise en évidence pour les différents critères évalués (activité systémique par l’ESSDAI, intensité des symptômes par le score ESSPRI, qualité de vie), malgré un effet notable sur les signes d’activité biologique (C4, IgG, chaînes légères, facteur rhumatoïde, etc.).

La seconde étude (Spijkervet FKL et al.,OP0045), dénommée ASAP-III et menée à Groningue aux Pays-Bas, a randomisé 80 patients avec un SSp récent (< 7 ans), une biopsie de glande salivaire anormale et un score ESSDAI ≥ 5 en 2 bras de traitement : abatacept s.c. 125 mg/sem. et placebo pendant 24 semaines. Bien que l’objectif principal de l’étude ne soit pas atteint (amélioration de l’ESSDAI à 24 semaines), l’ESSDAI était significativement amélioré par l’abatacept à 12 semaines, et les pourcentages de répondeurs évalués sur le score des symptômes ESSPRI ou le score composite SSRI étaient significativement plus élevés dans le bras abatacept (60 % versus 20 % pour une amélioration d’au moins 1 point d’ESSPRI à 6 mois).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces résultats différents entre les 2 études, notamment le caractère monocentrique de l’étude ASAP-III menée dans un centre d’expertise garantissant une évaluation homogène des patients, une maladie plus récente dans l’étude néerlandaise, ou encore l’absence de traitements immunosuppresseurs associés (y compris corticoïdes).


Avec ces 2 études négatives quant à leur critère d’évaluation principal basé sur l’ESSDAI, l’abatacept ne semble pas avoir une efficacité majeure, pour l’ensemble des patients, sur l’activité systémique. Les signaux d’efficacité détectés dans une des 2 études soulignent cependant les difficultés rencontrées dans l’évaluation de cette maladie auto-immune rare.



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