Rhumatisme pso : quel cancer est sur le “thrones” ?
La question du risque de cancer sous anti-TNF se pose toujours et il faut rester vigilant en poursuivant une surveillance à long terme.
Pour répondre à cette question chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique démarrant un 1er anti-TNF, nos collègues nordiques se sont une nouvelle fois associés en regroupant les données des registres ARTIS (Suède, 5 218 patients), DANBIO (Danemark, 2 039 patients), ICEBIO (Islande, 270 patients) et ROB-FIN (Finlande, 526 patients) entre 2001 et 2014. En se fondant sur les données de population générale de chaque pays, ils ont étudié le risque de survenue d’un 1er cancer (SIR = taux d’incidence standardisé = nombre de cancers observés dans le rhumatisme psoriasique/nombre de cancers attendus dans la population générale). Les cancers cutanés non mélanomes n’étaient pas inclus dans cette analyse, avec un sur-risque déjà observé sous anti-TNF.
Deux messages sont à retenir :
•tous cancers confondus, il n’y avait pas de sur-risque de cancer par rapport à la population générale avec un SIR à 1 (0,89 à 1,13) (figure) ;
•par type de cancer, il n’y avait pas de sur-risque pour le cancer du poumon (SIR = 0,79 ; 0,51 à 1,22), le cancer colorectal (SIR = 1,21 ; 0,85 à 1,71), le mélanome (SIR = 1,07 ; 0,69 à 1,68), le cancer du sein (SIR = 1,20 ; 0,93 à 1,55) et le cancer de la prostate (SIR = 0,70 ; 0,50 à 0,98), avec même un effet plutôt protecteur pour ce dernier. En revanche, un sur-risque de lymphome (hodgkinien et non hodgkinien) a été identifié avec un SIR à 1,84 (1,20 à 2,82).
Ce sur-risque est-il lié à la maladie ou à l’anti-TNF ? Une étude complémentaire est en cours. On sait en effet que le risque de lymphome est augmenté dans les maladies auto-immunes/inflammatoires, notamment le Gougerot-Sjögren ou la PR, et ce d’autant plus que la maladie est active, mais cela n’est pas encore clairement identifié pour le rhumatisme psoriasique.
Des données globalement rassurantes pour nos patients atteints de rhumatisme psoriasique traités par anti-TNF, mais un sur-risque de lymphome nécessitant des analyses complémentaires afin de mieux l’expliquer.
