• Avec le soutien institutionnel de
    Novartis reminding medicine

Quand le lupus titille le rein, les anti-BAFF peuvent vous éviter une grosse claque !

D’après Furie R et al., abstr. OP0164, actualisé

La néphrite lupique (NL) est une manifestation sévère du lupus érythémateux systémique (LES) pouvant mettre en jeu le pronostic vital par atteinte d’organe. Le belimumab est un anticorps monoclonal anti-BAFF qui a reçu l’autorisation de mise sur le marché dans le LES cutanéo-articulaire, mais son efficacité dans la NL n'a pas été étudiée.

Dans cette étude de phase III randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, des adultes présentant une NL de classe III, IV et/ou V, active et nécessitant un traitement d’induction ont été inclus. Les patients étaient randomisés pour recevoir du belimumab 10 mg/kg/mois ou un placebo en plus du traitement habituel pendant une durée de 104 semaines. Le traitement habituel comportait une induction par cyclophosphamide ou mycophénolate mofetil associé à des corticoïdes à fortes doses et un entretien par azathioprine ou mycophénolate mofétil avec des corticoïdes à faibles doses. Le critère de jugement principal était la réponse rénale primaire à 104 semaines, définie comme un rapport protéine/créatinine urinaire ≤ 0,7 g/mmoL, une aggravation du DFG < 20 % par rapport à la valeur avant poussée ou un DFG ≥ 60 mL/min/1,73 m2 et l’absence d'échec du traitement.

448 patients ont été randomisés, dont 446 inclus dans l’analyse en intention de traiter modifiée (223 par groupe) avec en majorité des femmes (88,1 %) et un âge moyen de 33,4 ans. Environ 60 % des patients présentaient une atteinte proliférative (classe III/IV), 25 % une atteinte mixte (classes III/IV + V) et 15 % une atteinte extramembraneuse pure (classe V). Après 104 semaines de traitement, le taux de réponse rénal primaire était de 43 % dans le groupe belimumab contre 32,3 % dans le groupe placebo (p = 0,03, figure). Cette efficacité était observée avec un critère plus stringent de réponse rénale complète* à 104 semaines (30 % versus 19,7 %, p = 0,02). La tolérance était bonne, en particulier pour les infections sévères avec 3,1 % dans le groupe placebo et 4,0 % dans le groupe belimumab. Il n’a pas été noté de risque plus élevé de dépression ou de suicide.

LR-ej-EULAR_2020-OP0164

Cette étude de phase III confirme l’efficacité du belimumab en association avec le traitement standard dans la néphrite lupique. Toutefois, plus de la moitié des patients n’atteignaient pas le critère de jugement principal dans le groupe belimumab, ce qui confirme la nécessité de poursuivre la recherche de nouvelles thérapeutiques dans le lupus systémique.

* réponse rénale complète : définie comme un rapport protéine/créatinine urinaire < 0,5 g/mmoL, une majoration du DFG < 10 % du chiffre avant poussée ou un DFG ≥ 90 mL/min/1,73 m2 et l’absence d’échec du traitement.


Découvrez nos publications