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Le tramadol tue plus que les AINS en cas de douleurs arthrosiques !

D’après Li L et al., abstr. OP0191, actualisé

Des antalgiques comme le tramadol et les AINS sont des médicaments fréquemment prescrits en cas de douleurs d’origine arthrosique. Le tramadol est indiqué dans plusieurs recommandations, mais certaines études ont rapporté un risque majoré d’effets indésirables graves. 
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la prise de tramadol et le risque de décès toutes causes confondues, ainsi que le risque de survenue d’événement cardiovasculaire, de maladie thromboembolique veineuse et de fracture de hanche, comparé à la codéine et aux AINS. 

Á partir d’une base de données médicales et des registres de cancers
d’une province canadienne couvrant environ 4,7 millions de personnes, les informations sur les séjours en hospitalisation, les venues aux urgences, les délivrances de médicaments ont été collectées entre 2005 et 2014, en utilisant des codes type PMSI (CIM-10).
Des scores de propension ont été utilisés pour contrôler les biais d’indication. Ils prenaient en compte de nombreuses covariables (âge, sexe, comorbidités cardiaques, vasculaires, rénales, nombre de visites chez le médecin, co-prescriptions médicamenteuses incluant les antidépresseurs, les benzodiazépines, les antihypertenseurs et les corticoïdes).
Quatres cohortes ont été constituées pour comparer les patients ayant eu une prescription de tramadol (56 325 patients) par rapport à ceux ayant reçu soit du naproxène (13 798 patients), soit du diclofénac (17 675 patients), soit des inhibiteurs de COX-2 (17 039 patients), soit de la codéine (7 813 patients). Les événements graves survenant dans l’année suivant la première prescription de l’un de ces traitements ont été recueillis.

La mortalité toutes causes confondues était significativement plus élevée pour le tramadol que pour le naproxène (HR = 1,2 ; IC95 : 1,0-1,4), le diclofénac (HR = 1,3 ; IC95 : 1,1-1,5) et les inhibiteurs de COX-2 (HR = 1,5 ; IC95 : 1,3-1,8), alors qu’elle était comparable pour la codéine : HR = 0,8 (IC95 : 0,7-1,0).

Le risque de complication cardiovasculaire était étonnamment plus élevé pour le tramadol que pour le diclofénac (HR = 1,2 ( IC95 : 1,1-1,3) ou les inhibiteurs de COX-2 (HR = 1,2 ; IC95 : 1,0-1,3). Le risque de survenue de maladies thromboemboliques était également plus élevé sous tramadol que sous diclofénac ou inhibiteurs de COX-2. Enfin, le risque de fracture de hanche était plus élevé sous tramadol que sous AINS.

Des biais d’informations et d’indications ainsi que des facteurs confondants non pris en compte comme l’obésité ou la sévérité de la pathologie arthrosique peuvent expliquer ces résultats parfois surprenants. Cependant, ces résultats incitent à la prudence et suggèrent d’utiliser les antalgiques opioïdes ponctuellement en cas de douleurs arthrosiques.


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