D'après l'European Alliance of Associations for Rheumatology
Copenhague, 1-4 juin 2022
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Stratégie T2T dans la spondyloarthrite : à appliquer aussi pour la décroissance ?
En cas de rémission prolongée, le rhumatologue et/ou le patient sont tentés de diminuer et éventuellement d’arrêter le bDMARD. Après la stratégie “treat-to-target“, alias T2T, pour obtenir un faible niveau d’activité ou la rémission, on évalue maintenant la stratégie T2T pour la décroissance.
Nos collègues néerlandais ont présenté un essai ouvert monocentrique randomisé contrôlé de non-infériorité d’une stratégie T2T de décroissance comparativement à l’absence de décroissance, avec une marge d’infériorité de 20 %. Dans cette étude, 122 patients atteints de spondyloarthrite (SpA) et rhumatisme psoriasique (RPso) traités par anti-TNF et en faible niveau d’activité (ASDAS < 2,1 et PASDAS ≤ 3,2, respectivement) depuis ≥ 6 mois ont été randomisés dans un groupe décroissance (n = 81, SpA = 39 et RPso = 42) ou poursuite du traitement (n = 41, SpA = 19 et RPso = 22). La stratégie de décroissance consistait en une diminution de l’anti-TNF tous les 3 mois, en mentionnant 66 %, 50 % puis 0 %, mais sans détail pratique supplémentaire, et en repassant au palier supérieur en cas de poussée.
À 12 mois, la proportion de patients en faible activité de la maladie était de 69 % pour le groupe décroissance et de 73 % pour le groupe sans décroissance, confirmant la non-infériorité, et 28 % des patients ont pu arrêter l’anti-TNF. En moyenne, les patients du groupe décroissance recevaient à 1 an 53 % de la dose totale d’anti-TNF. L’ajout d’un traitement AINS était plus fréquent dans le groupe décroissance (54 % versus 24 %). Quelques patients (environ 5 %) avaient changé de bDMARD à 12 mois dans le groupe décroissance et aucun dans le groupe sans décroissance. En revanche, le risque d’infection sévère diminuait de 46 % avec la décroissance de l’anti-TNF.
Une stratégie de T2T de décroissance n’est donc pas inférieure à l’absence de décroissance dans la spondyloarthrite et le rhumatisme psoriasique pour le maintien d’une faible activité de la maladie (figure). Elle s’associe à moins d’infections sévères mais au prix d’une augmentation de la prise d’AINS.