Édition virtuelle, 5-8 octobre 2020
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Cabotégravir/rilpivirine injectable : avec ou sans phase per os ?
L’étude FLAIR est une étude de phase III, randomisée, ouverte, ayant permis de démontrer la non-infériorité à S96 d’un traitement injectable long acting (LA) mensuel par CAB/RPV versus la poursuite d’une trithérapie orale, chez des patients virologiquement contrôlés (n = 283 dans chaque bras). Au moment du switch, les patients randomisés dans le groupe LA prenaient oralement CAB et RPV pendant 4 semaines, pour ne pas méconnaître une intolérance au traitement avant de débuter les injections. À partir de S100, les participants ayant poursuivi leur trithérapie avaient la possibilité de rejoindre le bras LA, soit directement avec les injections (bras LA immédiat), soit après 4 semaines de traitement oral CAB et RPV (bras LA différé).
Les résultats présentés ici sont les résultats à S124, c’est-à-dire 24 semaines après le début de la phase d’extension de l’étude. 232 patients ont poursuivi l’étude après S100 en passant aux injections : 111 dans le bras LA immédiat et 121 dans le bras LA différé. 24 semaines après le switch, 1 participant de chaque bras (< 1 %) avait présenté une CVp ≥ 50 copies/mL, et le seul échec virologique selon la définition du protocole était dans le bras LA immédiat, survenu 12 semaines après le début des injections, sans mutation de résistance associée sur le génotype (tableau). Il y avait 7 interruptions de traitement pour des raisons autres que virologiques dans le bras LA différé (douleurs au point d’injection : n = 2, contraintes liées au protocole : n = 2, prise de poids : n = 1, prise de drogues : n = 1, grossesse : n = 1), conduisant à un taux de succès virologique de 99 % et 93 % dans les bras LA immédiat et LA différé, respectivement (figure). Concernant la tolérance, les effets indésirables liés au traitement les plus fréquemment rapportés (≥ 3 %) étaient les réactions au point d’injection, la fièvre et la sensation de malaise. Il n’y avait pas de différence significative dans les effets indésirables observées dans les 2 bras LA immédiat et LA différé. Les réactions au point d’injection étaient légères à modérées dans 82 % et 17 % des cas, respectivement, et seul un patient avait stoppé le traitement du fait de ces réactions. Les douleurs rapportées par les participants diminuaient au cours du temps, ce qui avait déjà été montré précédemment. Enfin, les dosages pharmacologiques de CAB et RPV injectés n’étaient pas affectés par la phase orale ou l’absence de cette phase orale au préalable.
En conclusion, ces analyses n’apportent pas d’information nouvelle sur l’efficacité ou la tolérance de CAB/RPV en injectable, mais questionnent la pertinence de débuter systématiquement cette stratégie par une phase orale, la tolérance semblant similaire avec l’une et l’autre des 2 options.