Édition virtuelle, 5-8 octobre 2020
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Efficacité des trithérapies contenant du TAF chez les “late presenters”
Les late presenters représentent toujours un enjeu important dans la prise en charge du VIH (pour mémoire, en France, plus de 40 % des patients sont diagnostiqués séropositifs à un stade avancé de l’infection, c’est-à-dire avec des CD4 < 350 cellules/mm3 et/ou un événement classant sida, et 25 % environ avec des CD4 < 200 cellules/mm3).
Le travail présenté ici comparait l’efficacité et la tolérance de traitements ARV à base de TAF à M24 chez des late presenters (LP) versus des non-late presenters (NLP, CD4 ≥ 350 cellules/mm3 et pas d’événement classant sida au diagnostic) au sein de la cohorte allemande TAFNES. 296 patients naïfs de traitement ont été inclus, dont 105 LP (incluant 56/296, soit 19 %, patients avec des CD4 < 200 cellules/mm3 au diagnostic) et 191 NLP. 94 % des patients étaient des hommes, avec un âge médian de 37 ans. 52 % avaient une CVp préthérapeutique ≥ 100 000 copies/mL dans le bras LP et 24 % dans le bras NLP. Parmi les LP, 30 % recevaient TAF/FTC/EVG/c, 22 % TAF/FTC/RPV et 49 % TAF/FTC + un 3e agent. À M24, la proportion de patients toujours dans l’étude et sous le traitement débuté à l’inclusion était de 80 % chez les NLP et de 74 % chez les LP (69 % chez patients avec des CD4 < 200 cellules/mm3 au diagnostic), cette différence n’étant pas statistiquement significative (figure 1). Après exclusion des perdus de vue, le succès virologique (CVp < 50 copies/mL) était de 115/151 (76 %) dans le bras NLP et de 62/90 (69 %) dans le bras LP, là encore sans différence statistiquement significative (figure 2). En dehors d’une raison virologique, le taux d’arrêt du traitement pour un effet indésirable était de 5,7 % chez les LP et de 2,6 % chez les NLP. Enfin, des questionnaires de qualité de vie étaient donnés aux patients au cours du suivi, et permettaient de voir une amélioration de la qualité de vie au cours du temps, sous traitement ARV, quelle que soit la situation immunovirologique au départ.
En conclusion, les trithérapies à base de TAF permettaient un contrôle satisfaisant de l’infection VIH chez les late presenters, avec un faible taux d’échec virologique et une bonne tolérance globale.