Édition virtuelle, 5-8 octobre 2020
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Interruptions précoces du dolutégravir ou du bictégravir après un switch
Au sein des files actives de 5 centres italiens, étaient comparées les interruptions de traitement par ABC/3TC/DTG ou TAF/FTC/BIC, deux STR à base d’anti-intégrase, dans les 6 premiers mois (S24) après un switch chez des patients virologiquement contrôlés. Les causes d’interruption étaient classées en : toutes causes confondues, effet indésirable ou échec virologique.
786 patients ont été inclus dans l’étude : 524 dans le groupe DTG et 262 dans le groupe BIC, incluant 79 % d’hommes, avec un âge médian au moment du switch de 51/54 ans (selon le groupe), une durée de suppression virologique de 41/52 mois et une durée totale sous ARV de 8/9 ans respectivement. Environ 39 % des patients, dans les 2 groupes, avaient présenté dans leur histoire au moins un échec virologique. À noter la présence d’une mutation M184V/I dans l’histoire génotypique chez 7,3 % et 4,6 % des patients, respectivement. À S24, 70 arrêts de traitement, toutes causes confondues, avaient été observés, et la proportion d’arrêts de traitement, toutes causes confondues, ne différait pas statistiquement dans les 2 groupes bien qu’allant du simple au double (11 versus 5 % ; p = 0,19). Ces arrêts comptaient 7,1 % d’échecs virologiques, dont 0,9 % dans le groupe DTG et 0,4 % dans le groupe BIC (pas de différence significative, p = 0,63), et 55 (79 %) effets indésirables, dont 9,1 % dans le groupe DTG et 2,7 % dans le groupe BIC (différence significative, p = 0,03). Les effets indésirables neuropsychiques ne différaient pas statistiquement entre les 2 groupes (2,8 versus 0,8 %, respectivement, p = 0,07), à la différence des effets gastro-intestinaux, plus fréquents sous DTG (3,4 versus 0,8 % ; p = 0,025). Aucun effet indésirable grave n’était rapporté. L’incidence des arrêts de traitement en raison d’un effet indésirable était donc au total plus élevée dans le groupe DTG que dans le groupe BIC (20/100 personnes-années versus 8,6/100 personnes-années, HR = 3,28 ; IC95 : 1,34-7,99 ; p = 0,009) (figure). En analyse multivariée, les arrêts de traitements étaient plus fréquents chez les patients de plus de 60 ans et chez les personnes qui prenaient un traitement sans abacavir avant le switch (tableau).