Édition virtuelle, 5-8 octobre 2020
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Maintien du succès virologique sous TDF/3TC/doravirine à 3 ans
Pour mémoire, l’étude DRIVE-SHIFT est un essai randomisé, ouvert, de non-infériorité, comparant l’efficacité virologique de la combinaison TDF/3TC/DOR au maintien de la trithérapie en cours (à base d’IP/r ou d’INNTI uniquement), en switch chez des patients virologiquement contrôlés. À S24, les patients du bras ayant poursuivi la trithérapie en cours passaient aussi sous TDF/3TC/DOR (bras différé). Les résultats à S48 avaient montré la non-infériorité de TDF/3TC/DOR. Les résultats à S144 présentés ici regroupent les données de tous les patients ayant reçu TDF/3TC/DOR, que ce soit dans le bras immédiat (n = 447) ou dans le bras différé (n = 209). Les patients inclus comportaient 85 % d’hommes, avec un âge médian de 43 ans, avec des CD4 à 629 cellules/mm3, sous ARV depuis 49 mois (IP boosté : 70 %, EVG/c : 5,5 %, INNTI : 24 %). Au total, parmi les 656 patients inclus, 22 (7,5 %) avaient présenté une CVp ≥ 50 copies/mL et 16 (5,4 %) un échec virologique (2 CVp consécutives ≥ 50 copies/mL) (tableau 1). Parmi ces échecs virologiques, 5/16 patients ont présenté une CVp ≥ 200 copies/mL et 9/16 sont survenus plus de 48 semaines après le switch. Des tests génotypiques de résistance ont pu être réalisés chez 7 patients au total, sans retrouver de résistance impactant la doravirine et/ou les INTI associés. L’amélioration des paramètres lipidiques observés à S48 était maintenue à S144. Par ailleurs, l’augmentation de poids observée pendant les 3 années sous TDF/3TC/DOR était modérée, de l’ordre de +1,3 kg. En matière de tolérance, 27 participants (4,1 %) avaient stoppé le traitement TDF/3TC/DOR du fait d’un effet indésirable, dont 5 après S48 (céphalées : n = 1, hyperphosphaturie : n = 1, insuffisance rénale, n = 1, cytolyse hépatique : n = 1, ostéoporose : n = 1). Au total, 70 participants (11 %) avaient présenté un effet indésirable grave (aucun décès). Les effets indésirables les plus fréquents étaient la pharyngite, les céphalées et les diarrhées (tableau 2). D’ailleurs, en observant la liste des effets indésirables rapportés (pharyngite, infections du tractus respiratoire supérieur, grippe, toux), il est possible de conclure que les hivers ont été rudes pendant la période de suivi…
En conclusion, la prolongation de l’étude DRIVE-SHIFT au-delà de S48 montre le maintien du succès virologique sous TDF/3TC/DOR, en switch, sans émergence de résistance en cas d’échec et avec un profil de tolérance satisfaisant.