Édition virtuelle, 5-8 octobre 2020
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Un nouvel INNTI russe ?
L’elsulfavirine (20 mg, une dose par jour) est un analogue non nucléosidique de la transcriptase inverse, ayant reçu une approbation d’utilisation en Russie et au Kazakhstan en 2017 pour le traitement de l’infection à VIH-1, en association avec 2 INTI. Des autorisations de mise sur le marché sont à l’étude dans de nombreux autres pays, incluant l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Europe, et d’autres formulation long acting (une prise par semaine, voire par mois) seraient en cours d’élaboration. À notre connaissance, les résultats des études ayant permis la mise sur le marché russe, avant 2017, ne sont pas disponibles. Les résultats présentés ici sont les résultats à S48 d’une étude post-marketing conduite dans 19 centres russes à partir de 2018. 1 015 patients ont été inclus, et ces patients pouvaient être naïfs d’ARV (n = 397) ou prétraités avec une charge virale indétectable, sous une combinaison comportant un autre INNTI ou un IP boosté (n = 618). Les caractéristiques des patients à l’inclusion n’étaient pas présentées. Parmi les patients naïfs, 281/397 (71 %) avaient une CVp préthérapeutique < 100 000 copies/mL et 116/397 (29 %) une CVp préthérapeutique ≥ 100 000 copies/mL. Chez les naïfs, à S48, le succès virologique (CVp < 50 copies/mL) était de 87,4 % et, dans le même temps, les CD4 augmentaient de 415 à 595/mm3 (figures 1 et 2). Le maintien du succès virologique chez les patients prétraités n’était pas détaillé. Concernant la tolérance, 48 semaines après l’introduction de la combinaison ARV contenant l’elsulfavirine, les effets indésirables liés au traitement étaient minimes ou modérés, jamais sévères. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les troubles neuropsychiques (8,6 %), les troubles digestifs (6,1 %) et les exanthèmes (3,7 %), ayant entrainé 2,2 % d’arrêt du traitement. Au total, il est donc intéressant de découvrir l’efficacité d’une molécule ARV jusqu’alors non connue en dehors de la Russie, malgré quelques résultats parcellaires. La limite principale de cette étude étant l’absence de comparateur.