Editorial

La peau du genre


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Les débats récents sur la “théorie du genre” ont permis de bien faire comprendre les différences entre les notions de genre et de sexe. L'identité du genre n'est pas toujours superposable à l'identité sexuelle, comme nous le rappelle Laurent Misery. L'identité sexuelle est de nature biologique. L'identité du genre renvoie à un processus complexe, psychologique, culturel, social et historique.


Et la peau dans tout cela ? 

Elle est assurément le témoin de l'identité sexuelle. Ainsi, elle affiche les caractéristiques définies par la génétique et les hormones. Nous verrons que le poids de l'identité sexuelle influence l'apparition et le développement de certaines maladies dermatologiques. Cela de façon évidente quand ces maladies concernent les attributs sexuels, comme le présentera Sandra Ly pour le lichen scléreux, ou lorsqu'il s'agit de maladies génétiques dont la transmission est liée aux chromosomes sexuels, comme Nadem Soufir nous en fera l'illustration dans un cas clinique. Toutefois, le poids de cette identité sexuelle est parfois moins bien compris, comme pour certaines maladies inflammatoires telles que l'hidradénite suppurée et la folliculite disséquante, qui chacune ont choisi leur camp. Elles pourraient témoigner d'interactions de facteurs génétiques et épigénétiques, dont l'environnement.