Éditorial

L'allergie ou en fait pas, la rétine inhabituelle …


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L'allergie oculaire est une pathologie très fréquente dont la prévalence ne cesse d'augmenter régulièrement. L'environnement est probablement un facteur déterminant avec le climat changeant, la pollution et nos conditions de vie quotidienne en évolution. Dans ces cas, il est bien naturel de penser au diagnostic d'allergie oculaire devant des symptômes évocateurs comme le prurit oculaire, l'œil rouge et le ­larmoiement. Plusieurs formes d'allergie oculaire existent des plus légères aux plus sévères. Les formes saisonnières et perannuelles, en général modérées, ne représentent en fait qu'une seule forme de la maladie. Les manifestations diffèrent seulement par l'allergène responsable qui peut être présent uniquement au printemps ou au contraire ­perdurer toute l'année entretenant les manifestations allergiques en continu. Les formes sévères, comme la kératoconjonctivite vernale ou la kératoconjonctivite atopique, sont difficiles à vivre pour le patient et leur traitement reste complexe à établir. Elles font partie des maladies rares et il faut savoir les reconnaître quand ces patients se présentent en consultation.

Cependant, nous devons avoir conscience que bien que ces diagnostics semblent simples à évoquer devant des symptômes classiques de l'allergie oculaire, il y a en réalité de nombreux pièges diagnostiques que nous évoquerons dans 2 articles imagés. En particulier, les manifestations chez l'enfant sont trompeuses et l'interrogatoire doit être exhaustif afin d'évoquer les différents diagnostics alternatifs. Certains patients suivis et traités pour un glaucome peuvent présenter des manifestations cutanées difficiles à analyser. Il paraît simple d'opter pour les collyres antiglaucomateux sans conservateurs, mais certaines classes thérapeutiques ne sont pas disponibles et rendent ­l'équilibrage du glaucome complexe.

Dans ce numéro, une place est aussi réservée à la pathologie rétinienne en pratique. Un Coup d'œil congrès “Rétine en pratique” nous permet de garder un œil averti sur les images clés du fond d'œil. Les vasculopathies rétiniennes sont de mieux en mieux individualisées méritant toute notre attention. Nous trouverons aussi la particularité des atteintes oculaires de différents processus carcinologiques. Ces atteintes oculaires postérieures bilatérales sont assez évocatrices et dans ce cas un bilan complet est nécessaire si la cause primitive n'est pas patente.

La prise en charge de pathologies rétiniennes doit parfois s'inscrire dans un contexte cutané et l'examen dermatologique sera nécessaire pour évaluer la pathologie neuro‑­ophtalmologique et systémique associée.

Ce numéro d'Images en Ophtalmologie, riche en informations pour tous, rapporte des cas cliniques pédagogiques afin de mieux comprendre le raisonnement en pathologie oculaire et le fil rouge du raisonnement diagnostique.II


Liens d'intérêt

D. Brémond-Gignac déclare avoir des liens d’intérêts avec Allergan, Horus, Novartis, Santen, Thea (consultant).