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Élimination du VHC dans un programme Suisse de traitement de substitution à l’héroïne avec des visites auprès d’infectiologues toutes les 4 semaines et tests rapides de détection des anticorps
Depuis 2017, tous les patients atteints d'hépatite C chronique en Suisse peuvent être traités avec des antiviraux directs (AVD) pangénotypiques et ce, quel que soit le stade de fibrose hépatique. La prescription demeure toutefois réservée aux spécialistes des maladies infectieuses, aux gastroentérologues et à certains spécialistes des addictions. Un accès veineux difficile suite à un usage prolongé de drogues par voie intraveineuse, et les difficultés à respecter les rendez-vous demeurent cependant des obstacles au diagnostic et au traitement du VHC. Depuis septembre 2018, un spécialiste des maladies infectieuses et une infirmière de l'étude effectuent des visites toutes les 4 semaines dans le cadre du programme de substitution à l'héroïne "HAG", offrant des tests sérologiques rapides VIH/VHC (20 min) et la quantification de l'ARN-VHC (GeneXpert®, 60 min) à partir de sang capillaire, une évaluation non invasive de la fibrose hépatique (Fibroscan®, 5-10 min) et la prescription d'un traitement contre le VHC sur place. Les prélèvements de sang veineux recommandés pour la sérologie VHA/VHB et les vaccinations VHA/VHB sont effectuées par le personnel du "HAG". Entre 04/2018 et 05/2021, 200 participants ont été inclus dans l’étude, dont 129 (65 %) étaient toujours présents en 05/2021. Les résultats montrent qu’entre 04/2018 et 05/2021, la proportion de patients ayant déjà été testés pour les anticorps anti-VHC est passée de 83 % (106/128) à 93 % (120/129) et la proportion d'anticorps anti-VHC positifs ayant déjà subi un test ARN-VHC est passée de 89 % (47/53) à 93 % (48/53). La proportion de personnes bénéficiant d'une prise en charge adéquate du VHC (dernier test d'anticorps anti-VHC ≤ 1 an, si anticorps anti-VHC négatif ou dernier test d'ARN-VHC ≤ 1 an, si anticorps anti-VHC positif-ARN négatif) est passée de 23 % (30/128) à 80 % (103/129) (figure). Dans l'ensemble, le recours au traitement anti-VHC a augmenté de 60 % (21/35) à 92 % (55/60) et la prévalence de l'ARN du VHC parmi les personnes présentant des Ac VHC positifs a diminué de 38 % (18/47) à 7 % (6/84).
19 patients non cirrhotiques souffrant d'hépatite chronique C ont été traités sur place (17 RVS, 1 avec ARN-VHC négatif à la fin du traitement, 1 en cours). L'immunité contre le VHA/VHB s'est également améliorée de 19 %/23 % à 50 %/57 %. En conclusion, les tests capillaires et l'approche "tester et traiter/vacciner sur place" éliminent des obstacles cruciaux au diagnostic et au traitement, ce qui rend l'élimination de l'hépatite C dans les programmes de traitement par agonistes opioïdes tout à fait réalisable.