Données de l’enquête RICO : des taux élevés de Lp(a) sont associés à la sévérité de l’atteinte coronarienne chez des patients présentant un IDM

Un taux élevé de lipoprotéine(a) (Lp(a)) est un facteur de risque indépendant bien établi pour les maladies cardiovasculaires athérosclérotiques (ASCVD). Cependant, peu de données sont disponibles sur la prévalence de taux élevés de Lp(a) et le degré d’atteinte coronaire chez des patients ayant présenté un infarctus du myocarde (IDM) aigu. Cette étude de l’équipe de Dijon avait pour objectif d’évaluer le degré d’atteinte coronaire chez 651 patients consécutifs hospitalisés pour un IDM aigu sur la période de janvier 2019 à septembre 2019 et ayant bénéficié d’une angiographie coronaire. Les caractéristiques des patients et les caractéristiques angiographiques ont été comparées pour les patients présentant un taux de Lp(a) < 50 mg/dL (normal), ≥ 50 mg/dL (élevé) et > 80 mg/dL (> 90^e percentile) (très élevé).  La prévalence de patients avec un taux de Lp(a) ≥ 50 mg/dL était élevée (19 %) et 65 patients (10 %) avaient un taux > 80 mg/dL. L'âge médian (extrêmes) était comparable dans les 3 groupes (normal : 68 (59-79) ans ; élevé : 74 (63-80) ans et très élevé : 71 (57-82) ans ; p = 0,239). Par rapport aux patients avec un taux normal de Lp(a), ceux présentant des niveaux très élevés (≥ 80 mg/dL) avaient une prévalence plus élevée d’antécédents personnels d'ASCVD (29 % vs 16 % ; p = 0,021) et d’antécédents familiaux de coronaropathie (37 % vs 19 % ; p = 0,005), et étaient plus fréquemment des femmes (43 % vs 29 % ; p = 0,009). À l’angiographie, les patients présentant des niveaux de Lp(a) très élevés avaient une atteinte coronarienne plus étendue (score médian SYNTAX : 17 (5-25) vs 10 (5-17), p = 0,002) et une atteinte pluritronculaire plus fréquente (69 % vs 54 % ; p = 0,02). Au total, cette étude, réalisée en “vie réelle” et dans laquelle tous les patients inclus pour un IDM aigu ont bénéficié d’un dosage systématique de la Lp(a), montre que des taux très élevés de Lp(a) > 80 mg/dL sont associés à une augmentation de la sévérité de l’atteinte coronarienne.