Insuffisant cardiaque diabétique : des espoirs ?

Les patients diabétiques sont particulièrement exposés au risque d’insuffisance cardiaque : le diabète, chez l’homme comme chez la femme, qui a un lien très net avec le vieillissement de la population, est un facteur de risque majeur. L’insuffisance cardiaque est souvent une des premières manifestations cardiovasculaires des patients diabétiques, avec l’AOMI, et devant les différentes expressions de la maladie coronaire. Pour autant, l’insuffisance cardiaque et les manifestations coronaires demeurent très liées, comme l’a montré l’étude CORONOR où, au terme d’un suivi de 5 ans, la survenue chez des coronariens stables d’une insuffisance cardiaque incidente est plus fréquente que la récidive d’un SCA avec un risque de mortalité accru. Parmi les déterminants (figure 1), le diabète parait être un facteur de risque majeur.

La prévention de la survenue de l’insuffisance cardiaque chez le patient diabétique est donc un élément majeur (contrôle de la pression artérielle, lutte contre la sédentarité), avec une efficacité plus importante des iSGLT2 en comparaison aux ARGLP1 : ceci a été démontré avec la dapagliflozine dans l’étude DAPA-HF, réalisée chez des patients avec une fraction d’éjection (FE) réduite et une efficacité retrouvée, que les patients soient ou non diabétiques (figure 2).

Les iSGLT2 ont ainsi démontré un bénéfice très important dans l’amélioration du pronostic et la diminution des réhospitalisations pour insuffisance cardiaque. Les résultats de DAPA-HF avec la dapagliflozine ont été retrouvés dans l’étude EMPEROR-Reduced avec l’empagliflozine, qui a montré une amélioration du critère principal et une nette réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque. En conclusion, pour tous les patients avec une FE réduite, ces nouvelles molécules (iSGLT2, mais aussi le sacubitril qui, en association avec le valsartan, peut être proposé en remplacement d’un IEC, gliflozines) devraient pouvoir améliorer le pronostic des patients insuffisants cardiaques, diabétiques ou non. Pour les patients avec une FE préservée, qui représentent une part très importante des insuffisants cardiaques en pratique clinique, on attend désormais les résultats des études réalisées avec les iSGLT2 (DELIVER, EMPEROR-Preserved…).