Dossier

Antitumoraux et cachexie

Les cancers sont non seulement des proliférations cellulaires qui induisent un syndrome tumoral, mais aussi des altérations de la respiration cellulaire qui retentissent sur la dépense énergétique de repos, et induisent asthénie, fonte musculaire et dénutrition. Ce second syndrome réalise une précachexie, puis une cachexie, et est une cause majeure de réduction de la survie. La prescription des antitumoraux – cytotoxiques, thérapies ciblées – dans cette population pose 3 problèmes distincts qui tous exposent à un excès d'iatrogénie et à une perte de chances : accentuation de la cachexie, par l'augmentation de la dépense énergétique, indépendamment de l'effet sur le syndrome tumoral ; la toxicité aiguë plus élevée en cas de dénutrition ou de sarcopénie ; le calcul de la dose, fixe, rapportée au poids total ou à la surface corporelle, expose à des surdosages chez le patient sarcopénique, et plus encore chez le patient obèse sarcopénique.


La maladie cancéreuse est surtout regardée comme un syndrome tumoral, donc comme une prolifération cellulaire ayant plus ou moins diffusé hors de l'organe d'origine. Elle est aussi une anomalie de la respiration cellulaire susceptible de retentir sur l'hôte, indépendamment de la diffusion. La cachexie cancéreuse est un syndrome métabolique qui peut être présent, y compris en l'absence de perte de poids : on parle alors de précachexie. Ce syndrome est lié à l'inflammation et à la libération de chimiokines, dont une cible est le muscle. La fonte musculaire est une caractéristique de la cachexie…

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Liens d'intérêt

F. Goldwasser déclare avoir des liens d’intérêts avec Fresenius Kabi (board d’experts).

A. Jouinot déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.