Dossier

Le diagnostic précoce du cancer du pancréas est-il possible ?

Le développement de stratégie de dépistage du cancer du pancréas paraît nécessaire. Le bénéfice-risque des imageries coûteuses et semi-invasives (IRM, échoendoscopie) dans les formes familiales ou génétiques de ce cancer reste néanmoins débattu. Le développement d'un biomarqueur capable d'identifier par un test simple les patients atteints de ce cancer avant imagerie paraît donc nécessaire. Mais ce marqueur n'existe pas aujourd'hui car il doit obligatoirement avoir une spécificité de 100 %. Bien qu'abondante, la littérature reste globalement de faible qualité même en ce qui concerne l'étude du protéosome, de l'ADN, des microARN, des cellules tumorales circulantes, et de la métabolomique. D'autres procédés obtiennent des résultats encourageants (détection de l'exosome exprimant le Glypican-1, et l'imagerie moléculaire) mais restent inaccessibles en pratique courante. La solution est peut-être dans l'évaluation de biomarqueurs simples dont la valeur ne serait pas corrélée à la masse tumorale mais liée à des épiphénomènes du cancer (diabète, thrombose) qui parfois précèdent son diagnostic plus d'un an avant.


Toute introduction sur le cancer du pancréas souligne la gravité de cette maladie et l'augmentation inquiétante de sa mortalité et de son incidence. Mais c'est oublier que ce cancer peut se guérir, à condition qu'il soit détecté très tôt : des taux de survie globale à 10 ans supérieurs à 90 % ont été rapportés encore récemment dans une série japonaise multicentrique regroupant des patients ayant un adénocarcinome pancréatique de moins de 10 mm ou des lésions de dysplasie de haut grade (1). Mais cette étude souligne aussi la rareté de cette situation, puisque seuls 0,7 à 3 % de l'ensemble…

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Liens d'intérêt

N. Williet déclare avoir des liens d’intérêts avec Sanofi, Shire.

J.M. Phelip déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Merck, Bayer, Amgen, Sanofi, Servier, Novartis, MSD.