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Dabrafénib-tramétinib chez les patients mutés BRAF V600E : données de survie à 5 ans
L’association dabrafénib-tramétinib dispose, au moment de la rédaction de cet article, d’une AMM et d’un remboursement depuis le 20/01/2020, uniquement chez les patients porteurs d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avec mutation de BRAF V600E en 2e ligne de traitement et plus, après échec de la chimiothérapie et/ou immunothérapie. Auparavant, le service médical rendu était considéré comme insuffisant, le bénéfice de l’association ne pouvant être évalué en raison de l’absence de donnée comparative notamment sur la survie globale par rapport à la chimiothérapie.
Les résultats présentés ici sont la mise à jour des données de survie globale à 5 ans d’une étude de phase II non comparative évaluant dans ces bras B et C, l’association dabrafénib-tramétinib chez les patients porteurs d’un CBNPC avancés ou métastatiques BRAF V600E prétraités et naïfs de traitement, respectivement [1]. Les patients inclus dans le bras B pouvaient avoir reçu jusqu’à 3 lignes de traitements antérieurs. Le critère de jugement principal était le taux de réponse objective.
93 patients ont été inclus au total, 57 dans la cohorte B et 36 dans la cohorte C. L’âge médian était de 64 ans, 51 % étaient de sexe masculin, majoritairement caucasiens et 61 % d’entre eux avaient un PS à 1. 72 % étaient fumeurs actifs ou sevrés, il s’agissait majoritairement d’adénocarcinome (83 %). Post-dabrafénib-tramétinib, les traitements reçus ont été de la chimiothérapie (31 % et 33 %), de l’immunothérapie (25 % et 26 %) et d’autres thérapies ciblées (31 % et 12 %) dans les bras B et C, respectivement.
Avec une médiane de suivi de 16,6 et 16,3 mois, les taux de réponse objective étaient de 68,4 % et 63,9 %, respectivement dans les cohortes B et C. Les données de SSP étaient comparables aux données déjà publiées, avec respectivement 10,2 et 10,8 mois. La SG était de 18,2 et 17,3 mois, respectivement, avec des taux de survie à 4 et 5 ans de 26 % et 19 % dans le bras B et des taux de survie à 4 et 5 ans de 34 % et 22 % dans le bras C. Au total, 22 % des patients étaient porteurs de comutations, bien que difficile à interpréter du fait du faible effectif, l’association d’une mutation de PIK3 à la mutation BRAF V600E initiale semblait associée à une durée plus courte de réponse au traitement par dabrafénib-tramétinib.
En termes de tolérance, aucun nouveau signal de toxicité n’a été détecté.
L’association dabrafénib-tramétinib est efficace chez les patients BRAF V600E muté, que ce soit chez les patients préalablement traités ou en première ligne de traitement avec des taux de réponses et de survie sans progression et globale comparables (figure). La question principale est celle de la séquence thérapeutique, et notamment la place de l’immunothérapie chez ces patients, les données actuelles étant rétrospectives et retrouvant des taux de réponses de l’ordre de 20 à 30 % et des médianes de SSP de 3 à 6 mois chez des patients non sélectionnés sur le statut PD-L1, souvent largement prétraités.
Ce que cet article apporte à ma pratique :
- Le dabrafénib-tramétinib est le traitement de choix des patients CBNPC BRAF V600E dont l’accès est disponible à partir de la seconde ligne de traitement
- Son utilisation en 1re ligne versus l’association chimio-immunothérapie reste à définir
Références
1. Planchard D et al. Phase 2 study of dabrafenib plus trametinib in patients with BRAF V600E-mutant metastatic NSCLC: updated 5-year survival rates and genomic analysis. J Thor Oncol 2022;17(1):103-115.