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Les inhibiteurs de CDK4/6 en adjuvant : même rôle prépondérant qu’en métastatique ?


Après avoir montré un bénéfice majeur en situation métastatique, y compris en survie globale, les inhibiteurs de CDK4/6 sont évalués en adjuvant. L’essai de phase III, MonarchE, est un des 2 premiers essais dont les résultats nous sont rapportés [1].

Dans cet essai ouvert, 5 637 patientes avec un cancer du sein RH+ HER2– à haut risque de récidive défini par : 1) une atteinte ganglionnaire ≥ N2 ou 2) en cas d’atteinte N1, une taille tumorale ≥ 5 cm et/ou un grade histologique III et/ou le Ki67 ≥ 20 %. Les patientes étaient randomisées entre une hormonothérapie au choix de l’investigateur (pour 5 à 10 ans) et l’adjonction de l’abémaciclib à cette même hormonothérapie (150 mg, 2 fois par jour en continu, pendant 2 ans).

Avec un suivi médian court de 15,5 mois, la survie sans récidive (SSR) invasive dans le bras abémaciclib est de 92,2 % à 2 ans versus 88,7 % dans le bras hormonothérapie seule (HR = 0,75 ; IC95 : 0,598-0,932 ; p : 0,01). L’ampleur du bénéfice en terme de SSR à distance (objectif secondaire de l’étude) est de même grandeur avec une diminution du risque de 28 % avec une SSR à distance à 2 ans passant de 90,3 % à 93,6 % avec l’adjonction de l’abémaciclib (HR = 0,717 ; IC95 : 0,559-0,920 ; p : 0,0085). Les effets secondaires observés dans le bras abémaciclib sont superposables à ceux observés dans les essais en phase métastatique où prédomine : diarrhées, fatigue et neutropénie.

Cependant, bien que statistiquement valides, ces résultats sont encore précoces pour utiliser l’abémaciclib en adjuvant : 1) seulement 12,5 % des patientes avaient terminé leur 2 ans d’abémaciclib lors de l’analyse intermédiaire ; 2) un recul plus important est nécessaire afin d’évaluer l’impact sur les récidives tardives et de disposer de résultats en termes de survie globale.

Il est tout de même important de noter que lors du congrès de l’ESMO, un autre essai de phase III évaluant un autre inhibiteur de CDK4/6 (le palbociclib) a été présenté. Avec un schéma similaire, les résultats sont toutefois négatifs. La population incluse présentait cependant un risque de récidive plus faible, et un taux d’interruption nettement supérieur.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

Diminution du risque de récidive à distance de 28 % (HR = 0,717 ; IC95 : 0,559-0,920 ; p : 0,0085) avec l’adjonction de l’abémaciclib pour 2 ans.

Bénéfice dans une population luminale à très haut risque de récidive.

L’analyse finale, notamment les résultats en survie globale (suivi médian actuel très court de 15,5 mois) et les résultats des autres études prospectives telles que PENELOPE-B et NATALEE sont très attendus. 

À retenir 

Il s’agit donc du premier essai positif des inhibiteurs de cycle en adjuvant ainsi que du premier essai positif en adjuvant depuis l’arrivée des inhibiteurs de l’aromatase.



PLATEFORME EOS-LS-2020-fig MONARCH Le Du-v2

Références

1. Johnston SRD, Harbeck N, Hegg R, Toi M, Martin M, Shao ZM, et al. Abemaciclib Combined With Endocrine Therapy for the Adjuvant Treatment of HR+, HER2-, Node-Positive, High-Risk, Early Breast Cancer (monarchE). J Clin Oncol 2020 Sep 20; doi:10.1200/JCO.20.02514.


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