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Quelle place pour les agonistes de la GnRH pendant la chimiothérapie ?


La toxicité de la chimiothérapie sur les fonctions ovariennes n’est plus à démontrer avec une augmentation significative des insuffisances ovariennes prématurés (IOP) ainsi que du risque d’infertilité. 

Cette méta-analyse publiée en 2018 dans le Journal of Clinical Oncology pose la question de la place des agonistes de la GnRH (GnRHa) durant la chimiothérapie à des fins de préservation de la fertilité [1]. Les études, incluant des patientes préménopausées, avec un cancer du sein localisé, randomisant chimiothérapie seule versus chimiothérapie + GnRHa étaient éligibles. 

Selon ces critères, 5 essais ont été retenus pour analyse, soit un total de 873 patientes. Le taux d’IOP était de 14,1 % dans le bras GnRHa et de 30,9 % dans le groupe contrôle (OR ajusté 0,38 ; IC95 : 0,26-0,57 ; p = 0,001) (figure 1). Au total, 37 patientes (10,3 %) ont eu au moins une grossesse en post-traitement dans le bras GnRHa versus 20 (5,5 %) dans le bras contrôle (p = 0,030) (figure 1).

RdP GnRH LE DU dia1

L’objectif secondaire était de s’assurer de l’absence de signal délétère en survie, avec l’utilisation d’agonistes. Les résultats de la méta-analyse sont rassurants sans différence significative en terme de survie sans récidive (HR = 1,01 ; IC95 : 0,72-1,42 ; p = 0,999) ni de survie globale (HR = 0,67 ; IC95 : 0,42-1,06 ; p = 0,083).

Sans surprise, l’utilisation des GnRHa entraîne une augmentation des bouffées de chaleur, majoritairement de grade 1-2 sans changement notable sur les autres facteurs climatériques.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Cette méta-analyse apporte la preuve d’une efficacité des agonistes de la GnRH pendant la chimiothérapie pour réduire le risque d’IOP et d’infertilité chimio-induite des femmes préménopausées.
  • Cette utilisation ne présente pas d’effets délétères quant à l’efficacité attendue du traitement adjuvant.

À retenir

Cette méta-analyse a été l’une des publications permettant la mise en ligne récente de recommandations de l’ESMO sur la préservation de la fertilité chez patientes préménopausées avec un cancer du sein, éligible à une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante (figure 2) [2].

RdP GnRH LE DU dia2



Références

1. Lambertini M et al. Gonadotropin-releasing hormone agonists during chemotherapy for preservation of ovarian function and fertility in premenopausal patients with early breast cancer: a systematic review and meta-analysis of individual patient-level data. J Clin Oncol 2018;36:1981-90. 

2. Lambertini M et al. Fertility preservation and post-treatment pregnancies in post-pubertal cancer patients: ESMO Clinical Practice Guidelines. Ann Oncol 2020; Sep 16;S0923-7534(20)42448-2; doi:10.1016/j.annonc.2020.09.006.


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