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Lurbinectidine chez les patients avec un carcinome à petites cellules


Le carcinome à petites cellules (CPC) est caractérisé par une bonne sensibilité initiale à la chimiothérapie mais aussi par la fréquence de récurrence liée à une résistance ou un cancer devenu réfractaire à la chimiothérapie.

La lurbinectidine est un alcaloïde, structurellement apparenté à la trabectidine, avec une activité antitumorale par inhibition de la transcription, interférence avec la prolifération et le cycle cellulaire. 

Dans une étude de phase II basket [1], la lurbinectidine a été évaluée chez des patients présentant un CPC de stade avancé après échec d’une chimiothérapie à base de platine, un ECOG entre 0 et 2, la présence d’une maladie mesurable selon les critères RECIST, l’absence de métastases cérébrales.

Le traitement expérimental était administré à la dose de 3,2 mg/m2, en perfusion intraveineuse de 60 minutes toutes les 3 semaines jusqu’à progression ou toxicité.

L’objectif principal était le taux de réponse objective (réponse complète ou partielle), selon les critères RECIST 1.1. Les objectifs secondaires étaient : la durée de réponse, le taux de contrôle de la maladie, la survie sans progression, la survie globale et la sécurité du traitement.

105 patients ont été inclus, 8 % des patients avaient un ECOG à 2, 82 % des patients présentaient une atteinte ganglionnaire et 41 % des métastases hépatiques, 93 % n’avaient reçu qu’une seule ligne de traitement, 7 % 2 lignes (dans la plupart des cas, une ligne d’immunothérapie en plus de la première ligne avec sel de platine).

Une réponse objective était retrouvée chez 37 patients (35,2 % ; IC95 : 26,2-45,2) sans réponse complète. Le taux de réponse objective était de 45 % chez les patients avec un intervalle sans traitement > 90 jours et de 22 % chez les patients avec un intervalle sans traitement ≤ 90 jours. La durée médiane de réponse était de 5,3 mois (figure).

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Seuls 8 patients avaient reçu préalablement une immunothérapie et 5 sur 8 avaient obtenu une réponse majeure avec la lurbinectidine.

La survie médiane sans progression était de 3,5 mois (4,6 mois chez les patients avec un intervalle sans traitement > 90 jours et 2,6 mois chez les patients avec un intervalle sans traitement ≤ 90 jours). La survie globale médiane était de 9,3 mois (11,9 mois chez les patients avec un intervalle sans traitement > 90 jours et 5,0 mois chez les patients avec un intervalle sans traitement ≤ 90 jours).

Les effets indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient hématologiques (anémie sévère 10 %, leucopénie 29 %, neutropénie 46 %, thrombocytopénie 7 %). 11 patients (10 %) avaient présenté des effets indésirables graves mais aucun décès pour toxicité n’a été rapporté.

Cet essai montre une efficacité intéressante de la lurbinectidine en deuxième ligne pour les CPC de stade avancé avec un profil de toxicité acceptable.

Actuellement, la lurbinectidine fait l’objet d’un essai de phase III, mené en deuxième ligne (ATLANTIS), dans lequel l’association avec la doxorubicine est évaluée versus topotécan ou CAV comme comparateur.

La lurbinectidine est actuellement accessible dans le cadre d’une ATU nominative en France.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Les options thérapeutiques pour les patients présentant un CPC de stade avancé après un échec de la première ligne sont limitées.
  • La lurbinectine est un inhibiteur sélectif de la transcription oncogénique. 
  • Cette étude portant sur 105 patients montre un taux de réponse de 35,2 %. 
  • Les événements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient hématologiques (anémie, leucopénie, neutropénie et thrombocytopénie).
  • Des effets indésirables graves liés au traitement sont survenus chez 11 patients (10 %) sans décès.
  • La lurbinectidine, disponible en ATU nominative, représente une option potentielle en deuxième ligne pour le CPC avec un profil de tolérance acceptable.

Conclusion

Lurbinectidine : une option thérapeutique à partir de la deuxième ligne pour le CPC de stade avancé.



Références

1. Trigo J et al. Lurbinectedin as second-line treatment for patients with small-cell lung cancer: a single-arm, open-label, phase 2 basket trial. Lancet Oncol 2020 ;21(5) :645-54.


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