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Osimertinib et méningites carcinomateuses chez les patients mutés EGFR


La survenue de méningites carcinomateuses au décours de l’évolution d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est grevée d’un pronostic très péjoratif avec des médianes de survie globale de 3 mois chez les patients mutés EGFR sous TKI de 1re génération. L’osimertinib est un ITK de 3e génération diffusant bien à travers la barrière hématoencéphalique ayant montré notamment dans l’essai AURA une efficacité sur les méningites carcinomateuses (survie globale de 18,8 mois) (1).

L’objectif de cette étude rétrospective (2) conduite de façon monocentrique à Séoul était d’évaluer la survie des patients mutes EGFR avec méningite carcinomateuse traités ou non par osimertinib (80 ou 160 mg) selon le statut T790M.

351 patients porteurs d’un CBNPC muté EGFR avec méningite carcinomateuse confirmée sur ponction lombaire ont été inclus entre 2008 et 2019 avec des caractéristiques épidémiologiques attendues et similaires, qu’ils aient reçu ou non de l’osimertinib. 110 patients ont reçu de l’osimertinib pour le traitement de la méningite carcinomateuse (67 à 80 mg et 43 à 160 mg) et 241 n’ont pas reçu d’osimertinib (dont 108 traités par TKI de 1re génération). Quel que soit le groupe (osimertinib ou non), les antécédents de traitements locaux (radiothérapie...) étaient similaires. La SG était calculée à partir du diagnostic de méningite carcinomateuse.

La SG était significativement meilleure chez les patients traités par osimertinib quel que soit le statut T790M et supérieure également dans le sous-groupe des patients n’ayant pas reçu d’osimertinib mais un TKI de 1re génération. De façon intéressante, un bénéfice de SG (HR = 0,21) était également observé dans le petit sous-groupe (n = 23) de patients préalablement traités par ITK de 3e génération et rechallengés au moment de l’atteinte leptoméningée par osimertinib. Il n’y avait pas de bénéfice à l’administration d’une double dose d’osimertinib (160 mg) sur la survie.

Bien que limitée compte tenu de son caractère rétrospectif et monocentrique, cette étude de vraie vie confirme les résultats encourageants obtenus dans les essais en terme de SG sous osimertinib avec un bras contrôle n’ayant pas reçu d’ITK de 3e génération. L’osimertinib est aujourd’hui le standard thérapeutique de 1re ligne et peu de données sont disponibles pour les patients progressant sous la forme d’une méningite carcinomateuse. Des études sont en cours pour évaluer l’osimertinib chez les patients avec atteinte secondaire cérébrale, incluant l’atteinte leptoméningée.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Caractérisation d’une large cohorte de patients mutés EGFR avec atteinte leptoméningée, patients habituellement exclus des essais.
  • Efficacité de l’osimertinib avec amélioration de la survie globale.
  • Pas de bénéfice évident de l’osimertinib à 160 mg, donc pas de rationnel à utiliser des doubles doses hors essais.

Références

1. Ahn MJ et al. Osimertinib for patients with leptomeningeal metastases associated with EGFR T790M-positive advanced NSCLC: the AURA leptomeningeal metastases analysis. J Thorac Oncol 2020;15(4):637-48.

2. Lee J et al. Osimertinib improves overall survival in patients with EGFR-mutated NSCLC with leptomeningeal metastases regardless of T790M mutational status. J Thor Oncol 2020;15(11):1758-66.


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