Prise en charge de la douleur et evidence-based medicine : vers un risque de dérive normative de la relation médecin-patient et de la décision médicale
Comme tous les symptômes pathologiques ressentis par
les patients, la douleur est paradoxale, car elle demande
à être traitée objectivement, alors que, par ailleurs, elle
est un phénomène subjectif, vécu par la personne, et relève ainsi
de sa perception, de sa sensibilité propre.
Par ailleurs, la douleur existe selon deux modalités: celle du malade, qui doit la décrire, et par là l’objectiver en la décrivant, et celle du médecin, qui, pour l’objectiver et donc la soigner, doit l’aborder aux confins de la subjectivité à laquelle il est, au départ, étranger. La douleur cristallise la limite d’appréhension et de compréhension entre deux individus qui sont dans un monde commun, mais qui ne peuvent partager leurs expériences qu’en se référant au rapport individuel et très personnel qu’ils ont eux-même au monde, aux autres et à leur propre corps. Face à ce paradoxe se pose alors la question de savoir comment le médecin a accès à l’individu douloureux et pas seulement à la douleur de l’individu. Dans ce contexte il est intéressant de s’interroger sur la pertinence de l’approche du terme d’“evidence-based medicine” (EBM), dans le cadre de la prise en charge de la douleur.
[...]
Autres articles sur « Oncologie générale »
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :