Dossier

Recherche d'un déficit en DPD : faut-il le faire et comment ?

Les fluoropyrimidines représentées par le 5-FU et la capécitabine, constituent la classe de drogue cytotoxique la plus prescrite en France pour le traitement des tumeurs solides. Une partie de la toxicité attribuée à ces molécules est consécutive à un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), enzyme intervenant dans le catabolisme de 80 % des fluoropyrimidines. Ce déficit peut être partiel (3 à 8 % des individus) ou complet (0,01 à 0,5 %) et est, pour ce dernier, à l'origine des toxicités les plus graves (grades 4 et 5). En l'absence de consensus sur les modalités de dépistage du déficit en DPD, celui-ci était réalisé jusqu'à présent par génotypage ou phénotypage. Des recommandations ont été publiées en décembre 2018 par l'INCa et la HAS et positionnent la méthode de phénotypage avec mesure d'uracilémie comme technique de référence. Une valeur d'uracilémie comprise entre 16 et 150 ng/ml est en faveur d'un déficit partiel et impliquera une adaptation posologique des fluoropyrimidines. Une valeur d'uracilémie ≥ 150 ng/ml est en faveur d'un déficit complet et constituera une contre-indication aux fluoropyrimidines.


Un traitement de chimiothérapie à base de fluoropyrimidine est utilisé chaque année en France par environ 80 000 personnes. Cette classe médicamenteuse appartient à la famille des antimétabolites et est représentée princi­palement par le 5-FU et la capécitabine (prodrogue orale du 5-FU). Les fluoropyrimidines peuvent être utilisées seules ou en association et sont indiquées pour le traitement de plusieurs tumeurs solides telles que les cancers du sein, les cancers digestifs et ORL. Ces molécules induisent une toxicité sévère (grade 3-4) chez 20 à 30 %…

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Liens d'intérêt

D. Sefrioui déclare avoir des liens d’intérêts avec Amgen, Novartis, Pfizer, Sandoz, Sanofi et Servier.