Dossier evidence based medicine

Faut-il corriger les troubles de l'hémostase du patient cirrhotique avant la réalisation d'un geste invasif ?

  • Les tests d'hémostase classiques ne permettent pas d'appréhender la réalité de l'hémostase du patient cirrhotique.
  • La thrombopénie et la diminution des facteurs procoagulants sont contrebalancées par des altérations concomitantes des processus anticoagulants, aboutissant à un rééquilibre de l'hémostase.
  • Cet état d'équilibre est cependant beaucoup moins stable que chez le sujet normal et peut être très rapidement perturbé par la survenue de complications de la cirrhose, notamment l'infection bactérienne et l'insuf­fisance rénale.
  • Chez le patient cirrhotique stable et sans ictère, la correction systématique des “troubles de l'hémostase” avant un geste invasif n'est pas justifiée et pourrait même être potentiellement délétère.

Niveau de preuve3Il est de pratique courante d'essayer de corriger les troubles de l'hémostase du patient cirrhotique avant un geste invasif en lui perfusant du plasma frais congelé (PFC) et/ou des plaquettes. Cette pratique n'a pas de raison d'être. En effet, la normalisation des tests d'hémostase est rarement obtenue et l'efficacité de ces mesures n'a jamais été démontrée. Surtout, les données accumulées depuis une quinzaine d'années démontrent que le concept d'hypocoagulabilité de la cirrhose, tel que suggéré par les tests d'hémostase classiques (taux de plaquettes, taux de prothrombine, temps…

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