Thérapeutique

Antibiothérapie de ville en pédiatrie

Plus de 60 millions de prescriptions d’antibiotiques sont effectuées chaque année en médecine extrahospitalière en France. Une part importante s’adresse à l’enfant. Les risques de ces traitements sont individuels (effets indésirables) et collectifs (répercussions écologiques ; apparition de souches bactériennes résistantes). La régulation de la consommation antibiotique est devenue un problème de santé publique. Elle repose sur une action médicale et sur une sensibilisation de la famille. Les rhinopharyngites et les bronchites aiguës, maladies courantes, sont virales et ne devraient recevoir des antibiotiques qu’en cas de surinfection avérée. Les otites moyennes aiguës relèvent le plus souvent d’une antibiothérapie, reprécisée dans la Conférence de Consensus de 1996. Elle tient compte du problème majeur du S. pneumoniae, dont le taux et le niveau de résistance à la pénicilline vont croissant. Le traitement des angines aiguës bénéficierait, dans sa stratégie de prise en charge, de la mise à disposition des praticiens des tests de diagnostics rapides pour limiter l’antibiothérapie aux seules angines à streptocoques du groupe A bêta-hémolytique responsables des complications loco-régionales et post-streptocociques non suppuratives. Les pneumopathies communautaires de l’enfant sont rares (moins de 5 % des infections respiratoires) et peu sont bactériennes (20 %). L’antibiotique choisi dépend de l’âge : classiquement bêtalactamines avant l’âge de 5 ans ; après l’âge de 5 ans, les macrolides sont utiles pour traiter Mycoplasma pneumoniae. Parmi les diarrhées infectieuses, seules les shigelloses requièrent une antibiothérapie obligatoire ; pour les autres germes, le jeune âge, les facteurs de risque associés, la gravité du tableau clinique peuvent rendre utile une antibiothérapie. Les infections urinaires basses sont liées à des bactéries dont on connaît la résistance croissante. Après un diagnostic précis, l’antibiotique est choisi selon la sensibilité du germe. Un rappel des situations relevant d’une antibioprophylaxie est effectué. 


Les situations infectieuses rencontrées en pédiatrie relèvent le plus souvent en première intention d’une antibiothérapie probabiliste. Dans les infections respiratoires, particulièrement fréquentes chez l’enfant jeune, il est nécessaire d’éviter l’excès de prescription d’antibiotiques, les données épidémiologiques des vingt dernières années faisant apparaître des taux et des niveaux de résistances bactériennes préoccupants.[...]

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