Éditorial

Best of 2018 : une actualité toujours aussi riche !


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Il y a les oscars à Hollywood, les césars à Paris… et plus modestement le traditionnel numéro best of de La Lettre de l'Infectiologue chaque début d'année.

Au travers du sommaire de ce numéro, il est facile de comprendre l'engouement que peut susciter cette spécialité. En effet, les thématiques et domaines abordés témoignent de la richesse de cette spécialité, tant sur le plan de son exercice clinique, que sur le plan de la recherche et des publications scientifiques. Pas moins de 14 articles résumés par le comité de rédaction. Alors, qu'en retenir ?

Grâce à l'étude ZIKA-DFA-FE, on connaît maintenant de manière plus précise le taux des anomalies congénitales chez les femmes enceintes présentant une infection symptomatique au virus Zika. Il est de l'ordre de 7 %.

Pour rester dans le domaine de la virologie, l'étude de Kwang JC et al. publiée dans le New EnglandJournal of Medicine confirme l'augmentation de l'incidence de l'infarctus du myocarde, en particulier chez les sujets de plus de 65 ans après une grippe. C'est un argument supplémentaire pour être encore plus convaincant et convaincu de la nécessité de prévention de cette infection par la vaccination.

La prise en charge optimale des infections à BLSE fait l'objet de nombreuses publications, dans un contexte de bon usage des antibiotiques et de réduction de l'utilisation des carbapénèmes. Les données de l'étude MERINO étaient particulièrement attendues, car il s'agissait du premier essai randomisé ouvert d'envergure comparant l'association pipéracilline-tazobactam au méropénem au cours des bactériémies à bacilles à Gram négatif résistants aux céphalosporines de troisième génération. Contrairement à certaines données publiées auparavant, la non-infériorité de l'association pipéracilline-tazobactam n'a pas pu être démontrée.

Dans un autre domaine, qui concerne l'utilisation de marqueurs pour le diagnostic différentiel d'infections bactériennes ou virales, l'étude de Huang et al. montre que l'utilisation de la procalcitonine ne permet pas de réduire la durée du traitement antibiotique dans les infections respiratoires basses, tempérant ainsi les résultats de certaines études et l'emploi de pratiques utilisant largement ce marqueur.

Un des challenges actuels de l'infectiologie concerne les durées de traitement et la simplification de certaines stratégies thérapeutiques, comme la durée totale du traitement injectable au cours des endocardites. Les données de l'étude POET montrent, au cours d'une étude prospective randomisée, que pour des patients ayant une endocardite du cœur gauche d'évolution favorable, le relais per os après au moins 10 jours de traitement i.v. est non inférieur à un traitement i.v. exclusif.

Toujours dans l'évolution de stratégies thérapeutiques, mais cette fois-ci au cours des candidémies, les échinocandines démontrent une supériorité par rapport à l'isavuconazole pour le traitement des candidémies et candidoses invasives.

Vous découvrirez en parcourant l'intégralité de ce numéro d'autres articles sur d'autres thématiques témoignant de la richesse des publications dans le vaste domaine de l'infectiologie.

Bonne lecture !


Liens d'intérêt

J.L. Meynard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.