Mise au point

Épidémie de ruptures de stock des médicaments anti-infectieux : origines et conséquences

Les ruptures de stock et pénuries de médicaments anti-infectieux, principalement les antibiotiques injectables et les vaccins, sont un problème majeur de santé publique, dans un contexte de ralentissement du développement de nouveaux anti-infectieux, d'émergence de pathogènes toujours plus résistants et de débats sur la politique vaccinale. L'augmentation de la demande, en lien avec l'amélioration du niveau de vie dans les pays émergents, les arrêts de production pour non-rentabilité, la délocalisation des sites de production, le monopole de certains fournisseurs de matières premières et des contrôles de plus en plus exigeants à toutes les étapes de fabrication sont les principales causes de ces ruptures de stock. L'ANSM a renforcé la communication pour prévenir patients et professionnels de santé de ces ruptures, et travaille avec les sociétés savantes et les laboratoires pharmaceutiques pour proposer des solutions. Un travail toujours plus collaboratif entre tous ces acteurs reste nécessaire pour parvenir à enrayer cette épidémie et pour diminuer efficacement la fréquence et les effets de ces pénuries.


Si les difficultés d'approvisionnement en médicaments étaient exceptionnelles au début des années 2000, elles sont désormais une préoccupation quotidienne des professionnels de santé et des agences d'enregistrement. En France, le nombre de signalements de ruptures de stock ou d'approvisionnement en médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM) était de 44 en 2008, contre plus de 250 en septembre 2016 (1). En ville comme à l'hôpital, les pénuries n'épargnent aucune classe thérapeutique, y compris les anti-infectieux. Comprendre et analyser ce phénomène se justifie d'autant plus dans…

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