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Entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre élargi (EBLSE) à E. coli : la principale manifestation clinique est la “tourista”…

D'après Kantele A et al., Clin Infect Dis 2020;70(2):210-8, actualisé

Un tiers des 100 millions de voyageurs qui se rendent chaque année sous les tropiques deviennent porteurs d’entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (EBLSE) avec des conséquences cliniques mal définies. Cette étude finlandaise a recueilli, de façon prospective, des symptômes évocateurs d’infections à entérobactéries chez 430 voyageurs dont 21 % (n = 90) les avaient potentiellement contractées à l’étranger. Les souches d’EBLSE ont été analysées en PCR afin de déterminer les différents pathotypes d’E. coli associés à une diarrhée en fonction de leurs facteurs de virulence (E. coli entéroagrégatif [ECEA], E. coli entéropathogène [EPEC], E. coli entérotoxigène [ETEC], E. coli entéro-invasif [EIEC] et E. coli producteur de Shiga-toxines [STEC]), et E. coli pathogène/uropathogène extra-intestinal (ExPEC/UPEC). Les infections EBLSE confirmées biologiquement ont été étudiées 5 ans avant et après le voyage. Les résultats (figure) montrent que, parmi les 90 porteurs de l'EBLSE, les manifestations cliniques sont principalement représentées par la diarrhée du voyageur ou “tourista” (75/90) et une infection des voies urinaires (3/90). Les porteurs présentaient 96 isolats d'E. coli producteurs d'EBLSE, dont 51 % avec un pathotype : 13 (14 %) étaient associés à une diarrhée (10 ECEA, 2 EPEC, 1 ETEC), 12 associés à une diarrhée du voyageur et 39 (41 %) ExPEC/UPEC (aucun associé à une infection des voies urinaires). Parmi les EBLSE, 3 (3 %) étaient des hybrides ExPEC/UPEC-ECEA (2 associés à la diarrhée, aucun à l'infection urinaire). Des infections potentielles par EBLSE ont été détectées chez 15 des 90 sujets (17 %). L'étude des dossiers médicaux sur 10 ans (5 ans avant, 5 ans après le voyage) a permis d'identifier 4 cas d'EBLSE confirmés biologiquement chez les 430 voyageurs, tous avec un résultat négatif au test EBLSE après leur retour au domicile, mais ayant voyagé à l'étranger avant leurs épisodes d'infection.

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En conclusion, cette étude montre que la moitié de l’ensemble des souches d'E. coli productrices d'EBLSE contractées lors de voyages ont été qualifiées de pathogènes sur le plan moléculaire. Les souches extra-intestinales et uropathogènes sont plus nombreuses que les pathotypes entériques (41 versus 14 %), mais ces dernières sont plus étroitement corrélées avec des infections symptomatiques (0 versus 92 %). Au total, les souches d'E. coli productrices d'EBLSE contractées lors de voyages sont plus fréquemment associées à la diarrhée du voyageur qu’à des infections urinaires.


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