• Avec le soutien institutionnel de
    ViiV Healthcare

Étude ANRS PARCOURS : quel délai d’entrée dans le parcours de soins pour les migrants dépistés positifs pour le VIH ?

D'après Vignier N et al. AIDS CARE 2019; doi.org/10.1080/09540121.2019.1576842. [epub ahead of print].

Plusieurs enquêtes Européennes, dont l’enquête ANRS PARCOURS, ont montré, contrairement aux idées reçues, qu’entre 35 et 49 % des immigrés d’Afrique sub-saharienne vivant avec le VIH avaient été contaminés sur le sol français, appelant à des campagnes de prévention ciblées sur cette population. Une nouvelle analyse de PARCOURS s’est intéressée à l’accès aux soins et à leurs déterminants sociaux. Rappelons que cette étude a été réalisée sur la période février 2012-mai 2013 à Paris et en banlieue parisienne. Le délai entre le diagnostic d’infection par le VIH et l’accès au traitement antirétroviral a été évalué pour chaque année en utilisant des modèles de régression logistique à effets mixtes. Les résultats montrent que l’âge médian au moment du diagnostic était de 46 ans pour les hommes et de 40 ans pour les femmes. La plupart des hommes ont immigré pour chercher un travail alors que le regroupement familial est plus fréquent chez les femmes. Le diagnostic a été posé dans la 3e année suivant l’arrivée en France pour les hommes et dans la 2e année pour les femmes.  Les diagnostics à un stade avancé sont fréquents : 71,5 % pour les hommes et 60 % pour les femmes. Pour un total de 792 participants, 94,2 % sont entrés dans le parcours de soins dans l’année suivant le diagnostic de l’infection, 4,3 % l’année suivante et 2,5 % dans la 2e année qui suit le diagnostic (0,9 % dans la 5e année ou après). Les déterminants d’un accès facilité au traitement sont l’existence d’une couverture sociale et aussi la notion de prescription du test de dépistage par un médecin. Les principaux facteurs retardant l’accès au parcours de soin sont l’immigration pour raisons économiques ou en raison de persécutions dans leur pays d’origine. Concernant les arrêts de suivi, 4,3 % des patients sous traitement l’ont arrêté au moins 1 fois sur la période de l’étude et plus fréquemment s’ils avaient été diagnostiqués à un stade avancé de la maladie et qu’ils étaient dans un contexte de précarité. Pour les auteurs de l’étude PARCOURS, il est important de mettre en place des stratégies de prévention et de dépistage ciblant les nouveaux arrivants et de raccourcir la période de précarité afin d’optimiser l’accès au parcours de soin.


Découvrez nos publications