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Indétectabilité et transmission du VIH au sein de couples sérodiscordants

D'après Bavinton BR et al., Lancet HIV 2018;5:e438-47

Dans cette étude de cohorte (Opposites Attract observational cohort study), 358 couples homosexuels sérodiscordants ont été recrutés (13 centres en Australie, 1 au Brésil et 1 en Thaïlande) sur la période 2012-2016. À chaque visite, les partenaires séronégatifs apportaient des informations sur leur comportement sexuel et étaient dépistés pour le VIH et les IST. Un contrôle de la CV, du taux de CD4 et un dépistage des IST était réalisé chez les partenaires infectés par le VIH. La suppression virale était définie par un niveau de CV inférieur à 200 copies/ml. Une analyse phylogénétique a également été réalisée pour les cas de transmission du VIH intra-couples. L’incidence de transmission a été calculée par couple-année de suivi (méthode de Poisson), ajustée sur les périodes de rapports anaux sans préservatif, d’absence d’utilisation de PrEP et la notion d’indétectabilité. Les résultats sont les suivants : 343 couples ont bénéficié d’au moins une visite avec un suivi total de 588,4 couples-années. Les deux tiers (75 %) des partenaires séropositifs présentaient une CV constamment indétectable au seuil de 200 copies/ml et 34 % (n = 114) des partenaires séronégatifs avaient recours à une PrEP quotidienne. Les deux tiers (74 %) des 343 couples ont rapporté avoir eu des rapports anaux sans préservatif au cours du suivi, pour un total de 16 800 actes. Seulement 3 contaminations sont survenues (taux d’incidence de 0,51 pour 100 personnes-années ; IC95 : 0,16-1,58) mais sans lien phylogénétique. Tous ont rapporté des rapports non protégés avec un partenaire occasionnel. Pour 232,2 couples-années de suivi, 12 447 rapports anaux non protégés, des partenaires avec CV indétectable et une absence de recours à la PrEP quotidienne pour les partenaires, la limite supérieure du taux de transmission s’établit à 1,59 pour 100 couple-années de suivi. Un tiers des patients séropositifs et un quart des partenaires séronégatifs ont été diagnostiqués pour une IST au cours de la période de suivi : l’incidence des IST s’établit à 22,8 (IC95 : 19,3-27,0) pour 100 personnes-années chez les premiers versus 15,1 (IC95 : 12,3-18,6) pour 100 personnes-années chez les partenaires non infectés (p = 0,003). Les infections rectales à Chlamydiae étaient plus fréquentes chez les patients infectés par le VIH (p = 0,003). Parmi les infections les plus fréquentes, on retient les infections urétrales chez les partenaires séropositifs (3,9 pour 100 personnes-années ; IC95 : 2,6-5,9) et rectales pour les séronégatifs (7,6 pour 100 personnes-années ; IC95 : 5,7-10,2). Cette étude montre donc que le traitement antirétroviral est efficace en termes de prévention chez les HSH et apporte des arguments pour l’intensification du dépistage (VIH et IST) et le recours au traitement immédiat.


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