Prévalence de la résistance à la doravirine chez les patients prétraités par INNTI
Cette étude du groupe italien ARCA s’est intéressée à la prévalence de la résistance à la doravirine (DOR) chez des patients prétraités par INNTI et où un génotype a été réalisé dans le cadre de la survenue d’un échec virologique. Une résistance intermédiaire à la DOR était définie par la détection d’une des mutations parmi les suivantes : V106A/M, Y188C/H, V108I et K103N+P225H. Une résistance de haut niveau était quant à elle définie par la détection d’une mutation parmi Y188L, M230L, G190E, V106A/M+F227L et V106A/M+L234I. Au total, 6 893 patients ont été inclus dans l’étude : 64,2 % avaient été prétraités par de l’éfavirenz (EFV), 54,4 % par de la névirapine (NVP), 6,8 % par de l’étravirine (ETR), 7,7 % par de la rilpivirine (RPV) et 0,7% par de la delavirdine. Globalement, chez ces patients prétraités par INNTI, la prévalence de la résistance intermédiaire à la DOR est de 12,7 % et de 6,1 % pour la résistance de haut niveau (tableaux I et II). La mutation de résistance à la doravirine la plus fréquemment retrouvée est la mutation Y188L. En analyse multivariée, l’administration antérieure d’EFV (OR = 1,52 ; IC95 : 1,15-2,02) ou d’ETR (OR = 1,91 ; IC95 : 1,34-2,73) est significativement associée à la détection d’une résistance de haut niveau alors que celle de RPV paraît avoir un effet protecteur (OR = 0,39 ; IC95 : 0,22-0,71). La notion de prétraitement par EFV (OR = 1,76 ; IC95 : 1,19-2,58) ou ETR (OR = 1,72 ; IC95 : 1,10-2,68) est également associée à la détection de la mutation Y188L ce qui n’est pas retrouvé pour la RPV (OR = 0,16 ; IC95 : 0,05-0,50). Les auteurs en concluent qu’en Italie, la résistance de haut niveau à la DOR demeure rare chez les patients prétraités par INNTI ce qui confirme un panel de résistance différent. Le risque apparaît cependant plus élevé en cas d’administration antérieure d’EFV ou d’ETR.