Thérapeutique

Traitement antipsychotique et syndrome du QT long acquis médicamenteux

La schizophrénie est une pathologie majeure de la psychiatrie dont le suivi du traitement incombe de plus en plus à l’omnipraticien. La durée et la dose des traitements administrés dépendent étroitement du contrôle de la symptomatologie clinique. De nouveaux antipsychotiques, dits “atypiques” (rispéridone, olanzapine, quétiapine, sertindole...), ont été développés. Si pratiquement tous bloquent les récepteurs dopaminergiques centraux pour contrôler les manifestations cliniques, tous induisent aussi des effets secondaires. Ainsi, la plupart d’entre eux sont associés à la survenue d’un syndrome du QT long acquis médicamenteux. Ce syndrome est caractérisé par une prolongation de l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme et une propension particulière à la survenue d’arythmies ventriculaires polymorphes à type de torsades de pointes. La majorité des antipsychotiques prolonge l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme, même si les phénothiazines sont de loin les plus concernées. Cet effet résulte essentiellement d’un blocage des canaux voltage-dépendants repolarisant la membrane cellulaire au cours du potentiel d’action, et peut être délétère dans certaines circonstances (bradycardie, hypokaliémie, sexe féminin, concentrations sanguines élevées ou encore mutations des canaux potassiques perturbant leur fonction). La prolongation de l’intervalle QT facilite l’apparition de torsades de pointes, qui peuvent être responsables de convulsions, de syncopes et de morts subites.

Devant un tel problème, évaluer le rapport bénéfice/risque réel de ces traitements est difficile.


La schizophrénie est une affection psychiatrique dont la prévalence est élevée (entre 0,5 et 1 % de la population selon les études). Le suivi au long cours de cette affection constitue une des activités les plus importantes des services de psychiatrie, l’omnipraticien étant confronté au quotidien à la surveillance des traitements antipsychotiques. L’utilisation depuis 40 ans des neuroleptiques, et plus récemment des antipsychotiques atypiques, a considérablement amélioré le pronostic spontané de la maladie, dont le cours était autrefois surtout asilaire. Ces médicaments ont largement contribué…

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