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Une mortalité moindre dans les hôpitaux pratiquant un grand nombre d’actes


Au Canada, en Ontario, une étude observationnelle menée à l’aide de données de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) a évalué pour la première fois le lien entre la mortalité postopératoire des biopsies pulmonaires chirurgicales pratiquées au cours des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) de l’adulte et le nombre d’actes réalisés par les équipes chirurgicales hospitalières (1). Pendant la période d’observation, d’avril 2001 à mars 2014, 3 057 actes de biopsies pulmonaires chirurgicales pour PID ont été recensés, soit une médiane de 73 biopsies par hôpital et par an. À 30 jours, la mortalité a été de 7,1 % pour l’ensemble des procédures (216 patients décédés), de 20,2 % en cas de procédure non planifiée (174 patients décédés) et de 1,9 % en cas de procédure planifiée (42 patients décédés). Une analyse par régression logistique ajustée sur les caractéristiques des patients (âge, sexe, existence d’une oxygénothérapie à long terme, comorbidités, statut socioéconomique) a montré qu’un nombre annuel plus élevé de biopsies pratiquées dans un hôpital était significativement associé à une diminution du risque de mortalité postopératoire à 30 jours : pour 50 biopsies supplémentaires pratiquées en 1 an, le risque était diminué de 16 % (OR = 0,84 ; IC95 : 0,73-0,97 ; p = 0,02).  L’association entre la mortalité et le volume de l’activité hospitalière s’est révélée plus forte pour les biopsies non programmées (OR = 0,84 ; IC95 : 0,69-1,02 ; p = 0,08) que pour les biopsies programmées (OR = 0,94 ; IC95 : 0,74-1,18 ; p = 0,57). 

Quelles implications pour la pratique ? 

En cas de suspicion de FPI, lorsque l’aspect retrouvé au scanner thoracique de haute résolution n’est pas celui d’une pneumopathie interstitielle commune (PIC) certaine (environ 50 % des cas), il est recommandé de discuter la réalisation d’une biopsie pulmonaire vidéochirurgicale afin de tenter de préciser le diagnostic (2, 3). Dans ce contexte, l’étude de JH Fisher et al. permet en premier lieu de rappeler le risque associé aux procédures réalisées en urgence, auxquelles il faut renoncer (1, 2, 4). Pour les biopsies programmées, le lien entre la diminution de la mortalité postopératoire et le volume d’actes pratiqués au sein des établissements hospitaliers suggère l’influence d’une plus grande expertise technique des opérateurs, mais également celle d’une sélection plus rigoureuse des patients (1). Allant dans le même sens, plusieurs études ont montré qu’il était possible d’obtenir dans certains centres une mortalité postopératoire presque nulle, en fonction de critères spécifiques aux centres, incluant les modalités de sélection des patients (3). L’ensemble de ces données constituent in fine une justification scientifique forte pour que la décision d’une biopsie pulmonaire vidéochirurgicale afin de confirmer ou d‘infirmer un diagnostic de FPI soit prise dans le cadre d’une discussion multidisciplinaire intégrant une évaluation soigneuse du risque opératoire, notamment en fonction de l’âge, de l’existence de comorbidités, de la fonction respiratoire, du stade et de l’évolutivité de la maladie pulmonaire, et pour que, si une biopsie est décidée, elle soit réalisée par une équipe expérimentée (2)

19-0411-05/2019 – Boehringer Ingelheim France SAS.


Références

1. Fisher JH et al. Procedure volume and mortality after surgical biopsy in interstitial lung disease. Eur Respir J 2019;53:1801164.
2. Cottin V et al. Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique – Actualisation 2017. Version longue. Rev Mal Respir 2017;34:900-68.
3. Raghu G et al. Diagnosis of idiopathic pulmonary fibrosis. An official ATS/ERS/JRS/ALAT clinical practice guideline. Am J Respir Crit Care Med 2018;198:e44-65.
4. Hutchinson JP et al. Surgical lung biopsy for the diagnosis of interstitial lung disease in England: 1997-2008. Eur Respir J 2016;48:1453-61.


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