Mise au point

Tuberculose multirésistante : prise en charge (12/2003)

 La tuberculose multirésistante est une infection par une souche de Mycobacterium tuberculosis résistante au moins à l’isoniazide et à la rifampicine, les deux antituberculeux majeurs du traitement de référence. Elle est la conséquence de la mauvaise prise en charge des tuberculoses sensibles. Si son incidence reste faible en France, elle est devenue un problème de santé publique dans nombre de pays dont le système de santé est désorganisé. Afin d’éviter la sélection de nouvelles résistances et la propagation de ces souches multirésistantes, il faut savoir évoquer ce diagnostic précocement devant un patient en rechute, séropositif pour le VIH ou en provenance d’un pays à forte prévalence de multirésistance. Le diagnostic peut ensuite être confirmé rapidement par l’utilisation de méthodes basées sur la biologie moléculaire. La démarche thérapeutique devient alors tout à fait différente de celle mise en œuvre pour une tuberculose sensible, tant pour ce qui est de la réalisation de l’antibiogramme, qui doit mesurer la sensibilité à l’ensemble des antituberculeux existants, que pour le traitement, qui fait appel à des antituberculeux de seconde ligne qui seront choisis au cas par cas et administrés au moins pendant 18 mois. Le pronostic de cette affection reste réservé, et les chances de succès sont bien inférieures à celles d’un malade ayant une tuberculose à bacilles sensibles. Il est donc fondamental de ne pas “créer” de tuberculose multirésistante.


La tuberculose a connu au XXe siècle une diminution spectaculaire de son incidence dans les pays industrialisés, mais elle reste, avec 8 à 10 millions de nouveaux cas et 1 à 2 millions de morts par an dans le monde, la première cause de mortalité due à un agent infectieux (1, 2). [...]

L’accès à la totalité de l’article est protégé