Dossier

Prévention du suicide : les médias à la une

  • L'effet Werther, en vertu duquel la couverture médiatique du suicide expose à un risque de contagion suicidaire, ajoute au travail journalistique une portée nouvelle, qu'il s'agit de prendre en compte.
  • Les mécanismes de l'effet Werther sont encore peu compris. Les hypothèses psychologiques (identification différentielle et apprentissage social notamment) rendent compte des processus sous-jacents à l'imitation suicidaire. Les hypothèses sociologiques font de l'effet Werther la conséquence de modifications structurales de la société.
  • Limiter l'effet Werther passe par une modification du contenu médiatique vers un traitement plus responsable du suicide, comme le recommandent de nombreux guides à travers le monde.
  • Cette modification ne peut s'envisager que par une collaboration étroite entre journalistes et acteurs de la prévention du suicide.

Pourvu qu'il survienne en dehors du strict cadre de l'intimité ou qu'il concerne une personnalité connue, le suicide est susceptible de polariser rapidement l'intérêt des journalistes. En effet, outre sa dimension personnelle tragique et sa portée sanitaire considérable, le suicide est considéré comme un fait social à part entière. Or, il n'y a rien d'anodin à relater un tel événement dans les médias. Après que la mort, en 1993, de Pierre Bérégovoy eut fait la une de la plupart des journaux nationaux et régionaux, le taux de suicide a connu une…

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