Mise au point

Quel corticoïde utiliser pour une infiltration en rhumatologie ?

Il faut se poser la question de l'intérêt d'utiliser une forme retard de corticoïde injectable : rhumatisme inflammatoire chronique versus pathologie mécanique aiguë ; efficacité anti-inflammatoire prolongée versus action anti-anabolique ; efficacité à court terme positif versus effet à long terme négatif ; risque vasculaire versus infiltration au plus près du conflit. Les quantités de corticoïde à injecter demeurent très empiriques, fonction de la taille de l'articulation et de l'importance de l'inflammation, avec un effet dose avéré. Les complications restent très rares, non pas tant le passage systémique transitoire, que le malaise vagal ou les allergies, les infections, les atrophies tissulaires, avec une mention spéciale pour les risques de floculation intravasculaire. Les gestes sous échographie permettent d'identifier la zone inflammatoire et un guidage précis pour éviter les structures à risque. On peut utiliser positivement l'effet atrophiant des corticoïdes locaux, comme pour résorber des nodosités rhumatoïdes. L'infiltration cortisonique pourrait être à l'avenir la première étape d'un schéma thérapeutique associant efficacité anti-inflammatoire puis régénérescence du tissu lésé.


Les corticoïdes locaux injectables que nous utilisons actuellement en rhumatologie ont presque une cinquantaine d'années. Le premier d'entre eux, le Dépomédrol® (acétate de méthyl­prednisolone) a eu son AMM en France en 1961 (il a été approuvé par la FDA en 1959 aux États-Unis), seulement quelques années après la commercialisation de la cortico­thérapie par voie générale (1955). La plupart de ceux que nous utilisons actuellement – le Diprostène® et le Célestène chronodose® ­(dipropionate et phosphate de bétaméthasone), le Kenacort® (acétonide de triamcinolone), l'Hexatrione®…

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Y. Maugars déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l’article.