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À 3 ans, il se retient toute la journée…


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Notre consœur Catherine Hervé partage le cas d'un petit garçon de 3 ans qui lui a été signalé par la crèche. Depuis plus de 6 mois, cet enfant arrive le matin avec une couche sèche, n'a aucune miction de la journée, même pendant la sieste, jusqu'à 18 h où tout déborde ! La maman observe la même chose à domicile, à savoir 1 miction le matin et 1 miction le soir pour un petit garçon qui va bien, qui s'hydrate bien, qui a une croissance ­staturopondérale normale, qui n'a jamais présenté d'infection urinaire et dont l'examen ­clinique est ­normal.

« Avez-vous déjà eu ce cas de figure et doit-on considérer cela comme normal ? », interroge C. Hervé, qui se dit perplexe et soucieuse de ne pas passer à côté d'une pathologie.

Camille Olivari-Philiponnet observe que cet enfant ne boit probablement pas suffisamment pendant la journée. Selon elle, en l'absence d'antécédent d'infection urinaire, une malformation semble peu probable.

Michel Boublil fait part de son expérience de situations comparables. Ce sont des enfants qui présentent une rétention volontaire jusqu'à impossibilité de se retenir ; « certains tiennent jusqu'au retour à la maison où tout se relâche », explique-t-il. Il s'agit souvent d'enfants en cours d'acquisition de la propreté, mais qui ne parviennent pas à moduler leurs mictions et qui fonctionnent selon un mode « tout ou rien ».

Il convient néanmoins de compléter l'interrogatoire afin de repérer d'autres troubles : l'enfant a-t-il un bon langage ? Comprend-il tout ? A-t-il de bonnes relations sociales ? ­Participe-t-il aux activités de la crèche ? Présente-t-il une rétention des selles ?

Si le problème est exclusivement urinaire, M. Boublil conseille d'expliquer avec une poupée et/ ou un robinet le mécanisme de la miction et de laisser l'enfant sans culotte à la maison. « En général, ce type de rétention volontaire se règle dès lors que l'entourage s'y intéresse, à moins qu'il y ait un problème sous-jacent », observe‑t-il. Si les conseils ne suffisent pas, une consultation auprès d'un psychologue ou d'un pédo­psychiatre s'avérera nécessaire pour faire le point. ■