Mise au point

Solutions sucrées et succion non nutritive à visée antalgique chez le nouveau-né et le nourrisson

Les nourrissons subissent tous au moins un geste douloureux dans les premiers jours de vie à la maternité (test de dépistage du troisième jour), puis une dizaine d'injections vaccinales lors des deux premières années de la vie. Or, la capacité des très jeunes enfants à percevoir la douleur n'est actuellement plus remise en question, et tout geste douloureux doit s'accompagner d'une analgésie efficace, permettant de réduire les réponses physiologiques, hormonales et comportementales liées aux stimulus nociceptifs, ainsi que les conséquences à long terme de la douleur (mémorisation, sensibilisation à la douleur, phobie des soins, etc.). Sur un plan épidémiologique, la douleur provoquée par les soins est très importante dans les services de réanimation néonatale, et la prise en charge antalgique est très souvent insuffisante.

De nombreux moyens antalgiques, pharmacologiques et non pharmacologiques, sont disponibles pour prévenir la douleur liée aux gestes chez les nouveau-nés et les nourrissons. Pour des gestes entraînant une douleur légère à modérée, comme un prélèvement sanguin ou une vaccination, une solution sucrée associée à la succion non nutritive (ou à l'allaitement maternel) sont les antalgiques de choix.


La première étude sur l'efficacité antalgique du saccharose fut publiée en 1991 par Blass et Hoffmeyer, mais les effets antalgiques et calmants des substances sucrées sont connus depuis l'an 632, lorsque le prophète Mahomet recommanda de donner de la bouillie de dattes aux nourrissons subissant un geste douloureux. Puis, à la fin du 19e siècle et au début du 20e, des solutions sucrées additionnées d'alcool et de cocaïne ou d'opium furent utilisées chez les nourrissons pour soulager les coliques ou réduire les douleurs procédurales, de la circoncision notamment. Enfin, en 1938, des recommandations…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.